Transformation des Paysages⎢Argentine⎢2022
La Piedra Toba
de Patagonie
La Piedra Toba
Le 23 décembre 1832, Darwin écrit dans son journal : « Nous sommes arrivés à Port Desire, situé en lat. 47°, sur la côte de la Patagonie. Le ruisseau s’étend sur une vingtaine de milles à l’intérieur des terres, avec une largeur irrégulière. » Le Captain Darwin atteint le même village, bien que renommé Puerto Deseado, le 24 décembre 2022.
Au-delà de notre exploration naturaliste, comment les paysages ont-ils changé depuis l’époque de Darwin ? C’est ici que l’héritage de Conrad Martens, peinture du HMS Beagle, va se révéler précieux.
La peinture de Conrad
Sur cette peinture, le HMS Beagle et le HMS Adventure (un navire qui naviguait alors de conserve avec le Beagle) sont représentés sur la Ria Deseado. En arrière-plan, on repère très distinctement la Piedra Toba, une pierre naturelle d’environ 30 mètres de hauteur. Sur l’avant plan, l’équipage du capitaine Fitz Roy se livre à des jeux pour les festivités de Noël : ici, le jeu du « lancer de singe ».
Sur cette peinture, le HMS Beagle et le HMS Adventure (un navire qui naviguait alors de conserve avec le Beagle) sont représentés sur la Ria Deseado. En arrière-plan, on repère très distinctement la Piedra Toba, une pierre naturelle d’environ 30 mètres de hauteur. Sur l’avant plan, l’équipage du capitaine Fitz Roy se livre à des jeux pour les festivités de Noël : ici, le jeu du « lancer de singe ».
200 ans plus tard
Après quelques heures de recherche depuis le dinghy du Captain Darwin, nous retrouvons le lieu d’où Conrad Martens a peint la scène. Au premier abord, rien n’a changé : la pierre se tient toujours debout, même si elle se trouve un peu fissurée aujourd’hui, probablement suite à un tremblement de terre. En arrière-plan, les steppes de Patagonie offrent toujours le même spectacle qu’il y a 200 ans. La transformation des paysages, en réalité, se joue derrière la scène !
En effet, c’est la rive nord de la Ria Deseado qui a bien changé. Le village de Port Désiré, devenu depuis Puerto Deseado, a vu sa population passer de quelques dizaines d’habitants à plus de 20 000 aujourd’hui. C’est l’industrie de la pêche qui a alimenté le développement du village. Aujourd’hui, de nombreux bateaux sont présents dans le port (des chalutiers et des navires de pêche au calmar) : ils représentent probablement le plus gros changement de paysage que l’on puisse constater à Puerto Deseado.
Recherche du point de vue de Conrad Martens, en dinghy, entre Puerto Deseado et la Piedra Toba.
Carte de la Ria Deseado : le point de vue est marqué d’un logo de peinture, l’axe vers la Piedra Toba est indiqué en pointillés.
Les bateaux de pêche du port de Puerto Deseado : des chalutiers et des « jiggers », bateaux de pêche au calmar Loligo.
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