Évolution de la Biodiversité⎢Cap-Vert⎢2021

L’écosystème
des Îles Désertiques

En partenariat avec Biosfera

Les Îles Désertiques portent bien leur nom : ces 3 îles du nord de l’archipel du Cap-Vert, réunies en réserve naturelle, sont tellement arides qu’en les explorant, on pourrait se figurer sur une lointaine planète. Pourtant, elles ne sont pas dénuées de vie. Entre végétation rase, oiseaux de mer, vie marine et lézards, le naturaliste a largement de quoi assouvir sa curiosité.

Cependant, cet écosystème a largement évolué au fil du temps, entre son état originel (avant la colonisation humaine du Cap-Vert, dans au XVIe siècle) et aujourd’hui. Nul doute que Darwin, lors de son passage en 1832, n’aurait pas observé les mêmes paysages que nous. Mais alors, comment la biodiversité des îles désertiques a-t-elle évolué ?

Les observations de Darwin

Les incendies volcaniques d’une époque révolue et la chaleur torride d’un soleil tropical ont, dans la plupart des endroits, rendu le sol impropre à la végétation. Le pays s’élève par paliers successifs de plateaux entrecoupés de quelques collines coniques tronquées, et l’horizon est borné par une chaîne irrégulière de montagnes plus élevées.

L’île serait généralement considérée comme très inintéressante; mais pour quiconque n’est habitué qu’à un paysage anglais, l’aspect nouveau d’un pays tout à fait stérile possède une grandeur que plus de végétation pourrait gâter. Une seule feuille verte peut à peine être découverte sur de vastes étendues de plaines de lave; pourtant des troupeaux de chèvres, ainsi que quelques vaches, parviennent à exister.

– Charles Darwin, Voyage du Beagle, 1832, à propos de l’île de Santiago au sud de l’archipel (aujourd’hui dangereuse pour les voiliers)

Les observations de Darwin

Les incendies volcaniques d’une époque révolue et la chaleur torride d’un soleil tropical ont, dans la plupart des endroits, rendu le sol impropre à la végétation. Le pays s’élève par paliers successifs de plateaux entrecoupés de quelques collines coniques tronquées, et l’horizon est borné par une chaîne irrégulière de montagnes plus élevées.

L’île serait généralement considérée comme très inintéressante; mais pour quiconque n’est habitué qu’à un paysage anglais, l’aspect nouveau d’un pays tout à fait stérile possède une grandeur que plus de végétation pourrait gâter. Une seule feuille verte peut à peine être découverte sur de vastes étendues de plaines de lave; pourtant des troupeaux de chèvres, ainsi que quelques vaches, parviennent à exister.

– Charles Darwin, Voyage du Beagle, 1832, à propos de l’île de Santiago au sud de l’archipel (aujourd’hui dangereuse pour les voiliers)

La Fresque de Santa Luzia

Nous avons collaboré avec l’association de préservation Biosfera et le scientifique Pedro Geraldes, spécialiste des oiseaux de mer à la Société Portugaise d’Étude des Oiseaux (SPEA), pour établir 600 ans de comparaison de l’écosystème de l’île de Santa Luzia. Les illustrations ont été réalisées par Morgane Amorin, et nous offrent un extraordinaire voyage dans le temps.

La scène retenue pour réaliser la fresque est une petite baie au sud de l’île de Santa Luzia. C’est ici qu’une tentative d’occupation des terres a été réalisée au cours des siècles derniers. C’est aujourd’hui encore un lieu privilégié pour les navires de passages, qui peuvent jeter l’ancre à l’abri des vents dominants soufflant du nord-est.

1600 • Une Nature intouchée par l’homme

L’archipel du Cap-Vert est découvert en 1456 par des explorateurs portugais. Avant leur arrivée sur le territoire, cet archipel africain n’est pas habité par l’homme. L’île de Santa Luzia, plus petite que ses voisines São Vicente ou São Nicolau, n’est occupée pour la première fois que bien après l’établissement des Portugais au Cap-Vert. La Nature fleurit donc sans entrave, c’est ainsi que l’on peut observer de nombreuses espèces, animales et végétales.

Végétation

De nombreux pommiers de Sodome (proches de l’eau).
De nombreux Tortolho (endémique, dans les hauteurs).

Oiseaux

De nombreuses alouettes de Razo.
De nombreux fous bruns.

Reptiles

Quelques Chioninia stangeri.
Quelques Chioninia coctei.

Mammifères

De nombreuses tortues Caouanne.

En sous-marin

En transparence, de nombreux requins de type requin citron.

1800 • La colonisation par l’homme

En 1800, les colons portugais décident d’établir une présence humaine sur la quasi-totalité des îles du Cap-Vert. Des habitations faites de pierre et de bois sont construites pour abriter les familles de colons, qui pratiquent l’élevage de chèvres. L’arrivée de l’homme apporte son lot d’espèces invasives, comme les chats ou les rats, qui commencent à fortement impacter la présence d’espèces locales, pour certaines endémiques comme l’alouette de Raso. La pratique de la pêche impacte à petite échelle l’abondance d’espèces marines.

La végétation commence à être coupée pour fournir des matériaux de construction. Le bois, déjà présent en faible abondance à cause d’un climat aride, est également utilisé comme combustible. La dégradation de la flore impacte également la faune, qui bénéficie de moins en moins d’ombre, de nourriture et d’un précieux habitat.

Végétation

Quelques pommiers de Sodome.
Quelques Tortolho.

Oiseaux

Quelques alouettes de Razo.
Quelques fous bruns.

Reptiles

Quelques Chioninia stangeri.
Quelques Chioninia coctei.

Mammifères

Quelques tortues Caouanne.
Espèces invasives comme le chat ou le rat.

En sous-marin

En transparence, quelques requins de type requin citron.

2000 • L’île désertique

La présence humaine s’est intensifiée au cours des siècles, et a conduit à une perte quasi-totale de la flore ainsi que de nombreuses espèces animales locales (dont les alouettes de Raso). Dans les années 1970, l’occupation humaine est totalement abandonnée, l’île de Santa Luzia étant déclarée réserve naturelle. Certaines espèces invasives, comme les chats, demeurent. Dans le paysage, on voit encore les ruines des anciennes habitations.

La pratique de la pêche industrielle, essentiellement par des bateaux battant pavillons chinois et espagnols, vide l’océan d’une bonne partie des requins et autres gros poissons.

Végétation

Plus aucun pommiers de Sodome.
Peu de Tortolho.

Oiseaux

Disparition totale des alouettes de Razo.
Très peu de fous bruns.

Reptiles

Disparition totale de Chioninia stangeri.
Quelques Chioninia coctei.

Mammifères

Très peu de tortues Caouanne.
Espèces invasives comme le chat ou le rat.

En sous-marin

Disparition totale des requins de type requin citron.

2200 • La renaissance

Voici le paysage de Santa Luzia tel qu’il pourrait être dans 2 siècles, pour peu que les activités de préservation de la réserve naturelle se maintiennent. Les alouettes de Raso sont largement revenues grâce au programme de réintroduction réalisé par Biosfera en 2018. La réserve naturelle laisse place à l’intervention humaine sous la forme de programmes scientifiques ciblés, voir d’une pratique de l’éco-tourisme et la présence de passionnés d’ornithologie venant observer les alouettes de Raso réintroduites.

Le retour de nombreuses espèces animales suite à l’éradication des chats au début du XXe siècle est progressivement suivi d’un retour de la végétation, à un rythme moins soutenu cependant, car le dérèglement climatique laisse à craindre une intensification de l’aridité du climat.

La régulation de la pêche industrielle permettrait le retour progressif des grands prédateurs aquatiques, comme les requins citrons et autres gros poissons.

Végétation

Un pommiers de Sodome.
Quelques Tortolho.

Oiseaux

De nombreuses alouettes de Razo.
De nombreux fous bruns.

Reptiles

Disparition totale de Chioninia stangeri.
Quelques Chioninia coctei.

Mammifères

Quelques tortues Caouanne.
Aucune espèce invasive.

En sous-marin

De nombreux requins de type requin citron.

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