L’estran et ses mystères

Pedagogie

Enfin ! Après plusieurs mois d’attentes, la sortie de la classe du Rouz va démarrer ! La dernière fois, nous avions dû annuler à cause de la tempête, et depuis nous n’avions pas retrouvé de coefficient de marée intéressant… Mais, pour commencer, qu’est-ce que c’est le coefficient de marée et pourquoi c’était important pour cette sortie sur l’estran ? Chaque marée a un coefficient entre 20 et 120 qui exprime pour les connaisseurs à quel point la mer va être reculée. Lors d’un coefficient fort, entre 80 et 90, la mer sera très basse ! Et c’est important de savoir quel coefficient nous attend pour ce vendredi, car nous allons sur l’estran chercher et étudier les merveilles qui survivent à ces grandes variations.

C’est Nathalie Delliou d’Esprit ’Nature qui va nous faire découvrir la biodiversité de l’estran, sur la plage du Porzou. Pour commencer, nous démarrons en classe, pour nous remettre en tête quelques informations bien pratiques. Par exemple, qui habite l’estran ?  Les moules, les escargots de mer dit bigorneaux. Les crabes, oui, mais lesquels ? Les tourteaux ! Les crabes verts, les crevettes, et aussi les homards ! Et tout ça, ça forme une première famille ! Celle des crustacés ! On découvre que les attributs pour faire partie de cette famille sont la carapace, et les pattes articulées. Il y a aussi les étoiles de mer, et les oursins. Eux ils font partie de la famille des échinodermes. Parce que « derme » signifie la peau, et qu’ils ont des épines sur leur peau. Les coquillages, et les pieuvres font partie de la famille des mollusques qui regroupe les corps mous. Et il y a aussi des poissons dans l’estran ! Il y a des gobies : un bel exemple d’évolution selon Nathalie puisqu’ils ont des nageoires plates, leur permettant de se poser sur le sable des petites mares composant l’estran. D’ailleurs, combien de nageoires ont les poissons et à quoi leur servent-elles ? De la pectorale, a la ventrale, en passant par la caudale, tout est une histoire d’évolutions ! Les branchies, par exemple, servent à respirer aux poissons et aux crustacés. Ces filtres, accrochent l’air présent dans l’eau en mouvement et permet ainsi une respiration bien pratique ! Pas comme les baleines qui sont contraintes de remonter à la surface ! Normale, ce sont des mammifères, et non des poissons !

Heureusement que Nathalie nous parle de tout ça avant d’y aller ! Sinon on aurait vraiment eu du mal à comprendre ce qu’on allait observer ! C’est important de se renseigner sur le milieu avant d’y mettre les pieds.

Nous enfilons nos bottes et nous partons pour la plage. Après dix petites minutes de marche, nous voilà sur la plage et les règles sont données :

  • Un rocher, c’est une maison ! Il peut mettre jusqu’à 3 ans à recréer l’ensemble de la vie qu’il abritait, alors quand on prend un rocher on le remet à sa place !
  • On essaye de ne pas trop crier, et de ne pas courir dans les rochers !
  • D’ailleurs personne ne doit avoir les mains dans les poches, car s’il/elle tombe, il faut pouvoir se rattraper pour ne pas se blesser.
  • Ne pas faire de mal aux animaux prélevés, car ils seront remis dans l’estran à la fin de notre sortie !
  • Et enfin, un seul individu de la même espèce dans le seau. Nous ne collectionnons pas, et ce n’est pas la taille qui compte !

En route vers la plage du porzou ! 

Chacun d’entre nous prend un groupe d’élèves, et part en quête des trésors du retirement du large. Le coefficient est de 79, donc nous avons beaucoup à explorer !

Dès nos premiers pas, nous rencontrons un cadavre de méduse entre les rochers. C’est une espèce répandue dans les eaux de Bretagne, et Nathalie nous a bien dit de ne pas y toucher. Même mort, il ne faudrait pas se blesser avec ses filaments.

Si au départ, nous ne nous mélangeons pas aux autres groupes afin que chacun trouve différentes espèces, les enfants crient rapidement leur trouvaille, ce qui a pour effet de nous concentrer tous aux mêmes endroits. Finalement, nous partageons les uns autres les différentes trouvailles afin que tous les seaux comtiennes les mêmes espèces. Comme ça il n’y a pas de jaloux !

Nous avions un papa fin connaisseur de la pêche à pieds!

Entre les rochers, nous trouvons des éponges communes de couleur orange, bien à l’ombre du soleil car elle le craint particulièrement. Par-là, on sait alors que l’eau n’est pas chaude et à l’abri du soleil. Beaucoup d’espèces peuvent se cacher dans ces recoins ! Évidemment sur le chemin nous croisons des bigorneaux, des berniques, des patelles, mais ce que les enfants rêvent de voir ce sont des crabes et les gobies ! L’estran n’en manque pas, et rapidement nous mettons tous la main sur des crabes verts dissimulés parmi les algues. Et, coup de chance ! Il n’y avait pas que de crabes sous ses algues ! Nous découvrons un étrange animal mou, de couleur foncée, et avec deux grandes oreilles à qui il doit son nom. C’est un lièvre de mer, de la famille des limaces de mer ! Je crains que le crabe n’en fasse son prochain repas, mais Nathalie me rassure : lorsqu’ils se sentent en danger, ils libèrent un fluide rouge et violet, qui endort les habitants du seau ! En une heure nous trouvons presque autant de lièvre de mer que de crabes !  Les crevettes font aussi l’objet de fascination accru. Sont-elles translucides, ou simplement couleur sable ? En vérité elles ont une carapace tellement fine qu’elles nous apparaissent comme transparentes.

De gauche à droite: lièvre de mer. Dans les seaux : lièvre de mer, et crabe vert. Puis, gobie, crabe vert et crevette bouquet.
Et puis, éponge commune. Et encore un petit crabe vert!

Après une bonne heure passée dans les rochers, Nathalie sonne le glas (d’une trompette) pour que nous nous réunissions afin de contempler nos prélèvements ! En effet nous ne sommes pas loin de l’école, mais il nous faut quand même être à l’heure pour ne pas manquer le repas à la cantine.

Alors nous nous penchons au-dessus des seaux, et commençons à cité les espèces prélevées :

  • Il y a le lièvre de mer dans le seau jaune. Nous n’aurions jamais cru en trouver autant ! Ils sont très jeunes, car un adulte peut faire jusqu’à 20 cm de long et les nôtres ne font que 3 à 6 cm.
  • Il y a les crabes ! Nous avons trouvé un tourteau juvénile ! mais aussi un crabe vert, un crabe porcellane, qui est très plat et fin, aux formes hérissées. Ainsi qu’un crabe de pierre, qui semble s’imbriquer en lui-même pour former un caillou lorsqu’il se sent menacer.
  • Plusieurs d’entre nous ont capturé des gobies, avec un peu d’aide. Ils ne sont vraiment pas gros ! le jeu a été de distinguer que l’espèce précisément grâce à sa nageoire dorsale.
  • Il y a bien sûr les grosses crevettes bouquets ! Celles-là ont donné du fil à retordre à la classe pour être capturées.
  • Une ou deux anémones, tomate de mer et fraises se sont décrochées de leur rocher également. De quoi nous montrer leur surprenant pied !
  • La méduse échouée semble bien plus grosse en filet qu’elle ne l’était sur le sol !

Comme dit au début, chaque prélèvement va rejoindre la mer alors ne les faisons pas attendre trop longtemps.

Une sacrée récolte! 

Nous rentrons finalement à l’école, pressée de manger car la pêche à pied donne l’eau à la bouche pour plusieurs d’entre nous ! ça creuse d’être un explorateur en herbe !

Sur le chemin du retour, nous évoquons notre prochaine date de rencontre ! il s’agit de la visioconférence avec Victor, et les enfants ont hâte de lui raconter leur pêche de la matinée afin de la comparé à ce qu’il a pu observer pendant son voyage ! On se retrouve donc dans 2 semaines, et après ce sera la fête des darwinigs pour tout le monde !

Merci à la classe de l’école primaire du Rouz! 

Rédaction : Léa Canovas, service civique en pédagogie à l’environnement

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