Les mains dans les algues

Déc 15, 2023 | Pedagogie

L’algomania aux Sables Blancs 

Nous sommes partis avec la classe de 6ème du collège de Pensivy de Rosporden, à la découverte des algues. Les élèves ont pu apprécier le plaisir d’être dehors en plein mois de décembre, sous les nuages mais pas sous la pluie ! Nous avons été épargnés, bien heureusement. La première partie de la sortie est dédiée à la découverte des algues. Qu’est-ce que l’on connait de ces végétaux sous-marins ? Première chose importante à apprendre : les algues nous font respirer, elles fournissent jusqu’à 50% de l’oxygène présent dans l’atmosphère ! On entend bien souvent que la forêt Amazonienne est le poumon de la planète. Que nenni, ce sont les algues, qui grâce au même phénomène que les plantes terrestres, la photosynthèse, nous font respirer. « Est-ce que quelqu’un sait ce qu’est la photosynthèse », « ouuui » répondent à l’unissons les élèves. C’est le phénomène grâce auquel se nourrissent les algues. Elles s’aident de l’énergie qui vient du soleil, et récupèrent les sels minéraux dans l’eau ainsi que le CO2 pour transformer tout ça en nourriture (glucose). Et cerise sur le gâteau elles produisent de l’oxygène ! D’autres détails sont donnés sur les algues : leur mode de vie, les endroits où on les trouve, les services écologiques quelles rendent à l’homme ainsi que leur mode de reproduction.

 

 

Qui sont les algues ? 

Une activité sur la laisse de mer est ensuite lancée ! Objectif ? Trouver de quoi est composée ce qui est laissé par la mer. Les élèves ont 5 minutes pour rapporter un élément. Puis nous nous amusons à classifier tout cela dans différentes catégories : animal, végétal, non-vivant. Nous affinons cette première classification en sous-classe : animal marin, végétal terrestre, végétal marin, coquillage, crustacé…. Parce qu’en effet, la laisse de mer ce n’est pas que des algues. C’est l’ensemble de ce qui est laissé par la mer et ca peut parfois nous indiquer beaucoup de choses ! Par exemple, des os de seiches et des œufs de raies ont été trouvés pas les élèves. Ce qui nous indique que l’on peut trouver des seiches et des raies dans la baie de Concarneau ! Malheureusement, les élèves ont aussi ramené une quantité de plastique impressionnante pour le temps passé à défricher la laisse de mer…

À la découverte de la laisse de mer

Après avoir fait plus ample connaissance avec les algues et la laisse de mer, il est temps de passer à notre activité phare : la mise en place d’un protocole de sciences participatives. Mais qu’est-ce donc ? Les sciences participatives sont des formes de production de connaissances scientifiques auxquels des acteurs non-scientifiques participent. C’est l’opportunité pour des citoyen•ne•s d’aider la recherche en récoltant des données et en les analysant. Dans le cadre du Programme Plages Vivantes mené par des scientifiques de la Station Marine de Concarneau, nous avons aujourd’hui la possibilité d’identifier les algues de la laisse de mer de la plage des Sables Blancs. Quelle utilité ? Aider les scientifiques à mieux comprendre de quoi sont faits les font marins, et les surveiller pour in fine mieux les protéger ! Nous débutons par une explication du protocole scientifique que l’on va mettre en place et des règles du jeu : il faut faire un transect de 25 mètres de long et y placer un quadrat de 1m2 tous les 5m, puis à l’aide de la clé d’identification, il faut essayer de voir quelles espèces on observe et en quelle quantité. Vaste programme !

Observer, regrouper, identifier

Alors, qu’est-ce que l’on observe ? Ces scientifiques en herbe ont tous•tes une clé d’identification dans la main (qui leur permettra d’identifier les algues) ainsi qu’une fiche de terrain à remplir. Et dès les premières observations, la question se pose : comment est-ce qu’on fait pour identifier ? La clé est bien faite, il y a un sommaire auquel se repérer : l’algue est-elle verte, brune, rouge ? Et selon ce premier critère, on peut affiner notre recherche jusqu’à trouver l’espèce en question. Des caractéristiques morphologiques mais également de texture peuvent être données pour bien identifier l’algue !

Quelques algues rencontrées

On a majoritairement des algues brunes. Mais ce n’est pas facile de tout identifier… Les algues sont vieilles et même les brunes prennent des aspects rouges brunâtres avec le temps. Pour des néophytes de la phycologie (étude des algues), c’est parfois difficile de savoir à qui on a à faire. Mais l’équipe Captain Darwin est en renfort, et les professeures Emmanuelle (géographie) et Emma (SVT) aident aussi. Et petit à petit nous arrivons à nommer ce que l’on a sous les yeux, un essentiel de la démarche naturaliste. C’est en comprenant mieux et en observant assidument la biodiversité que l’on se sent y prendre part, et qu’in fine, on développe l’envie de la défendre.

Quelques noeuds au cerveau avec cette clé d’identification

Parmi tout ce beau monde, il y a deux profils : celles et ceux qui se passionnent par l’activité, qui cherchent activement à départager, identifier et estimer l’abondance des algues. Puis il y a celles et ceux qui profitent de ce bout de nature différemment, en s’amusant avec les vagues, en menant des combats d’algues ou en plongeant leurs mains dans le sable. Toutes ces activités se valent finalement. Être dehors et apprécier son environnement en plein mois de décembre n’est pas chose aisée, mais ces jeunes ont pris le parti de profiter à leur manière et personne ne reste en marge ! Un beau moment d’échange et d’apprentissage.

 

Clap de fin pour ces naturalistes

Nous terminons nos recherches après une heure d’observation, de réflexion, de doute… Ces données récoltées par les élèves ont une importance. Elles vont directement alimenter les base de données des chercheur•ses qui ont mis en place ce programme pour leur permettre de mieux comprendre cet environnement. Prochaine étape pour ces naturalistes en herbe : comparer les algues étudiées sur l’estran aux forêts de Kelps observées aux Malouines par Victor. Mais ce n’est pas tout, les élèves vont également entamer une descente de l’Aven en avril afin de comprendre le lien entre la terre et la mer. L’occasion de comprendre le fonctionnement hydrologique de notre région et de cerner l’impact des activités humaines ! 

 

Rédaction : Sacha, Chargée d’animation et animatrice de communauté

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