Action Citoyenne⎢Cap-Vert⎢2021

Le sauvetage de
l’Alouette de Raso

En partenariat avec Biosfera

Espèce endémique de l’île de Raso, dans l’archipel du Cap-Vert, l’alouette de Raso est l’une des espèces d’oiseaux les plus rares au monde. Hyper adaptée à son environnement et dépendante des conditions climatiques (pluviométrie), l’alouette de Raso était proche de l’extinction en 2004 : il ne restait plus que 57 individus.

En 2018, l’association cap-verdienne Biosfera, avec le concours de la Société Portugaise pour l’Études des Oiseaux (SPEA), réalise une translocation de l’espèce de l’île de Raso jusqu’à l’île de Santa Luzia, sauvant l’Alouette de l’extinction tout en dynamisant l’écosystème global de Santa Luzia.

1832

L’île serait généralement considérée comme très inintéressante; mais pour quiconque n’est habitué qu’à un paysage anglais, l’aspect nouveau d’un pays tout à fait stérile possède une grandeur que plus de végétation pourrait gâter. Une seule feuille verte peut à peine être découverte sur de vastes étendues de plaines de lave; pourtant des troupeaux de chèvres, ainsi que quelques vaches, parviennent à exister.

– Charles Darwin, Voyage of the Beagle, 1832, à propos de l’île de Santiago au Cap-Vert

2021

L’introduction d’espèces invasives date d’avant la période de Darwin, l’impact des chats et des rats sur les écosystèmes naturels pouvaient alors déjà se faire ressentir.

Le dérèglement climatique, largement postérieur à Darwin, conduit à un accroissement de l’aridité des îles désertiques, ce qui impacte négativement les espèces comme l’Alouette de Raso.

Au bord de l’extinction à cause des activités humaines, Alauda razae est sauvée in extremis par un rassemblement de scientifiques et de citoyens engagés dans la préservation de la biodiversité.

1832

L’île serait généralement considérée comme très inintéressante; mais pour quiconque n’est habitué qu’à un paysage anglais, l’aspect nouveau d’un pays tout à fait stérile possède une grandeur que plus de végétation pourrait gâter. Une seule feuille verte peut à peine être découverte sur de vastes étendues de plaines de lave; pourtant des troupeaux de chèvres, ainsi que quelques vaches, parviennent à exister.

– Charles Darwin, Voyage of the Beagle, 1832, à propos de l’île de Santiago au Cap-Vert

2021

L’introduction d’espèces invasives date d’avant la période de Darwin, l’impact des chats et des rats sur les écosystèmes naturels pouvaient alors déjà se faire ressentir.

Le dérèglement climatique, largement postérieur à Darwin, conduit à un accroissement de l’aridité des îles désertiques, ce qui impacte négativement les espèces comme l’Alouette de Raso.

Au bord de l’extinction à cause des activités humaines, Alauda razae est sauvée in extremis par un rassemblement de scientifiques et de citoyens engagés dans la préservation de la biodiversité.

Le problème

Au XVe siècle, alors que les colons portugais s’établissent pour la première fois au Cap-Vert pour la traite des esclaves, l’Alouette de Raso (Alauda razae) est présente sur plusieurs îles du nord de l’archipel : São Vicente, Santa Luzia, Raso, São Nicolau. L’arrivée des humains n’est pas une bonne nouvelle pour la biodiversité locale, et en particulier pour cette espèce d’Alouette endémique.

D’abord, l’introduction d’espèces invasives comme les chats et les rats, aux côtés des chèvres et des vaches que Darwin observe lors de son passage, vont avoir un impact désastreux sur la population d’Alauda razae. En effet, cette espèce, en l’absence d’une végétation abondante et d’une faible pression exercée par ses prédateurs naturels, niche à même le sol. Elle devient ainsi une proie sans défense pour les espèces nouvellement introduites.

La population diminue nettement au fil des siècles. Mais les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Adaptée à un climat déjà extrêmement aride, l’Alouette a pourtant besoin d’eau douce pour survivre. Or, le dérèglement climatique induit une baisse significative de la pluviométrie. Petit à petit, la présence humaine et la raréfaction de la pluie concentrent l’espèce à la seule île de Raso : en 2004, il ne reste plus que 54 individus, faisant craindre une extinction totale de l’espèce.

L’île de Raso, et, à l’horizon, le profil de l’île de Santa Luzia (la deuxième île en partant de la gauche).

Une Alouette de Raso, dont les plumes relevées sur le haut de la tête sont une des caractéristiques.

L’île de Raso, comme toutes les îles désertiques, est particulièrement aride, caractère renforcé par le dérèglement climatique.

La solution de la translocation

Un projet de sauvetage de l’espèce est mis en place par Biosfera, une association locale de préservation de la biodiversité. Il est financé par le Fonds de Partenariat pour les Écosystèmes Critiques (CEPF) et est piloté par une équipe de biologistes issus de la Société Portugaise d’Étude des Oiseaux (SPEA), par le gouvernement capverdien et l’Université de Cambridge (Michael Brooke).

Ce projet consiste à réaliser une translocation de plusieurs dizaines d’Alouettes de l’île de Raso jusqu’à l’île de Santa Luzia. Le choix se porte sur cette île parce qu’elle est plus grande que celle de Raso, ce qui augmente la probabilité qu’il y tombe de la pluie. Un programme d’éradication des espèces invasives, comme les chats, y est conduit afin de reconstituer un habitat propice au développement de l’Alouette.

En 2018, ce sont 37 individus qui sont déplacés par bateau, bagués puis lâchés dans la Nature. Après quelques années, et une deuxième translocation de plusieurs autres individus, les résultats sont probants : un nouveau foyer durable de population s’est créé à Santa Luzia, sauvant de fait l’espèce de l’extinction.

En 2018, Biosfera opère la translocation en amenant des Alouettes, abritées dans une boîte, par bateau.

37 individus sont relâchés pour la première translocation, qui sera suivie d’une autre l’année suivante.

Captain Darwin a suivi l’équipe de Biosfera en charge du comptage des Alouettes sur Santa Luzia, en 2021.

La renaissance de l’écosytème

La réintroduction des Alouettes de Raso sur Santa Luzia n’est pas sans effets secondaires bénéfiques. En effet, l’éradication des chats a également favorisé d’autres espèces d’oiseaux de mer, comme les Fous bruns (Sula leucogaster) ou les Pailles-en-queue (Phaethon sp.).

Ces populations se trouvant également renforcées, c’est la population de lézards (comme Chioninia stangeri) qui a son tour, est dynamisée. Globalement, c’est toute la faune qui, par effet rebond, bénéficie du retour de l’Alouette. La flore, elle aussi, pourrait à terme être positivement impactée, le guano jouant un rôle de fertilisant naturel très efficace.

Il est ainsi intéressant de noter que les actions de préservation de la biodiversité sont intéressantes pour elles-mêmes, mais aussi parce que la Nature s’occupe bien souvent de doubler la mise.

Un Paille-en-Queue, une espèce qui a bénéficié du programme de réintroduction de l’Alouette.

Un Fou brun, un oiseau de mer qui niche sur les falaises des îles désertiques. Cette espèce s’est également récemment développée.

Un lézard Chioninia stangeri, qui a pu bénéficier du programme d’éradication des espèces invasives.

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