Promenons nous dans le Bois du Hénan

Avr 13, 2023 | Pedagogie

Écureuil es-tu là ?  

Nous sommes accompagnés de Marina Oget et Chloé Lequette ce matin pour partir à la recherche de l’Écureuil roux avec les CM1 de Bezeuc. Objectif de la sortie ? Observer ce petit mammifère roux ainsi que ses petits qui sont censés être nés il y a quelques semaines ! Marina nous introduit l’animal en classe. Il vit dans les arbres ou en bas des troncs et construit des nids douillets à base de brindilles et de branches. On a d’ailleurs plus de chance de l’observer lorsqu’il fait beau que quand il pleut. Pas de bol pour nous, aujourd’hui est un jour pluvieux. Mais on ne désespère pas de l’observer ! Les écureuils roux sont omnivores. « Quelqu’un sait ce que ça veut dire ? » interroge Marina. « Oui c’est ceux qui mangent comme les herbivores et comme les carnivores » lui répond Héloïse. Bonne réponse, ils mangent des noisettes, des fruits, ils adorent les cônes de résineux, les baies, les champignons et mangent également des insectes. Et ce sont des êtres vivants très importants pour les forêts : ils leur permettent de se régénérer ! Grâce aux graines et au fruits qu’ils mangent et qu’ils oublient souvent, ils font pousser de nouveaux arbres. D’autres informations passionnantes sont données par Marina et donnent envie à tout le monde d’aller sur le terrain ! Ca tombe bien, il est temps de prendre le bus pour aller découvrir la forêt du Hénan.

Qui est donc l’Écureuil roux ?

Nous arrivons à la forêt avec un maitre mot en tête : le silence. En effet, si l’on espère observer des écureuils, il faudra se faire discret et bien regarder la cime des arbres. Nous commençons par aborder un premier indice de la présence des écureuils : les restes de ses repas. En effet, chaque animal a sa propre technique d’épluchage. Les écureuils trouvent les graines des cônes de pin en rongeant la queue de la pomme de pin pour la détacher et la prendre entre leurs pattes à la manière d’un cornet de glace. Ensuite ils arrachent avec leur dents chaque écaille pour y déloger les graines, puis les jettent ou les laissent accrochées par un fil. Ils décortiquent entièrement le cône en le faisant tourner régulièrement. Et ils ne restent plus que les écailles à la pointe du cône. On peut donc savoir si un écureuil roux est présent dans une forêt à la manière dont les pommes de pins sont rongées !

Pomme de pin rongée

 

Marina et Chloé nous montrent d’autres indices de la présence des écureuils sur le sentier qu’on emprunte. Des noix rongées, des faînes de hêtre ouvertes et démunies de leur graine, des châtaignes cassées… Mais pour le moment pas d’écureuils en vue. Chloé nous donne d’autres informations sur la forêt dans laquelle nous sommes. Elle s’arrête devant un If et nous montre le bout de ses branches ; les aiguilles sont d’un vert flashy qui dénote du vert sapin du reste de l’arbre. « D’après vous à quoi c’est du ? ». La réponse arrive presque instantanément « C’est parce que c’est des nouvelles aiguilles » nous dit Louane. Exactement ! Les nouvelles aiguilles sont encore jeunes et n’ont pas fait assez de photosynthèse pour que leurs pigments soient plus foncés. Bonne réponse. On continue notre route. Chacune et chacun prend des notes de ce que Chloé ou Marina raconte, car attention, il faudra parler de cette sortie à Victor !

 

Prise de note et regard attentif ! 

Une activité est ensuite proposée aux élèves. Dans un premier temps, placés en rang d’oignon il faut qu’ils sautent le plus loin possible et qu’ils gardent leur position. Combien de mètres ont-ils sauté ? 1m, 1m50 pour les plus aguerris, guère plus. L’Écureuils roux lui, est capable de sauter de 4 à 5 mètres lorsqu’il prend son élan en hauteur ! Incroyable au regard de sa taille. C’est grâce à ses pattes arrière qui fonctionnent comme de véritables ressorts. Puis, Chloé revient vers le groupe. Pendant qu’on s’amusait au saut en longueur, elle est allée cacher aux abords du sentier les traces des animaux que l’on peut croiser dans nos forêts. Les élèves sont missionnés de les retrouver. Le jeu de piste est donc lancé : à vos marques, prêts, partez ! Les élèves partent en courant à la recherche de ces fameux indices et hèlent leurs camarades lorsque quelque chose est trouvé. Très vite, l’intégralité des indices de Chloé sont retrouvés. On se rejoint tous sur une table et c’est maintenant le moment de les identifier. Qu’est-ce que l’on a ? Des traces d’Écureuil roux bien sûr. Les pattes arrière sont trois fois plus grandes que celle de devant. Il y a également des traces de Chevreuil, de Sangliers… Chloé nous montre ensuite des illustrations de différentes espèces d’Écureuil. Faits à la main, ces dessins sont troublants de réalisme, les élèves sont impressionnés ! Elle nous montre l’Écureuil gris, espèce invasive qui n’est pas encore arrivée en France mais qui fait des dégâts en Angleterre. Elle nous parle aussi de l’Écureuil de Corée appelé aussi Tamias de Sibérie. D’une mignonnerie à faire craquer n’importe quel enfant et parent qui l’accompagne, cette espèce était auparavant vendue dans des animaleries. Mais sa vente est depuis quelques années interdite en Europe car elle pourrait devenir une espèce exotique envahissante.

Du saut en longueur et un retour de jeu de piste tout sourire !

Nous retournons vers le bus tranquillement. La sortie en nature a duré un peu plus d’une heure et demie mais c’est trop peu pour assouvir les envies de ces naturalistes en herbe. L’ensemble de la classe voudrait rester, preuve que le contact avec la forêt est source d’émerveillement et de joie ! Prochaine étape de ce programme avec la classe de Bezeuc, rencontrer Victor en visioconférence et lui parler de l’Écureuil roux et de ce qu’ils et elles ont appris au cours de la sortie. L’Écureuil sera comparé au Paresseux à crinière que Victor a pu observer au Brésil. Ces deux espèces subissent quelque chose de similaire : la fragmentation de leur territoire. La construction de route, d’habitation, de complexes hôteliers ou la destruction de la forêt pour des besoins agricoles engendre une diminution de leur espace vital et met en péril leur survie. Affaire à suivre donc, nous avons hâte de nous retrouver en mai !

Une coque trouée et de jolies trouvailles à ramener à la maison

Rédaction : Sacha, service civique en charge de la coordination du programme pédagogiques de l’association Captain Darwin.

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