Classe de mer à l’île de Sein

L’année dernière à l’occasion du tour des îles du Ponant, l’expédition avait fait escale sur le belle petite île de Sein. Nous avions suivi les enfants sur leur île afin qu’ils nous fassent découvrir une partie de ses richesses. En parallèle nous avions animé des ateliers d’histoire-géographie et de biologie en nous appuyant évidemment sur la vie de Darwin et son long voyage, pour finir avec une visite du voilier mené par Victor. Un an après cette folle aventure, nous revoilà sur l’île, empruntant cette fois si un moyen de transport bien différent : l’Enez Sun (ile de Sein en Breton) un ferry côtier assurant la liaison quotidienne avec l’île de Sein depuis Audierne. Nathalie Delliou est aussi de la partie, elle vient pour 4 jours , du 16 au 20 mai pour animer différents ateliers auprès des 9 écoliers de l’île. Au programme: découverte des espèces animales de l’estran (dans le cadre du programme Captain Darwin) , pêche aux algues, voyage dans l’invisible avec le plancton et pour finir, une sortie botanique.

La journée du mardi 17 mai est donc dédiée à Captain Darwin, l’école primaire a choisi de travailler sur les espèces faunistiques de l’estran et plus précisément sur les crabes. Nathalie leur demande s’ils savent pourquoi nous sommes là cette semaine en particulier. Les élèves ne savent pas trop, alors Nathalie demande s’ils ont vu quelque chose de particulier dehors dans le ciel . “La lune”, et oui, la pleine lune étant le 16 mai, cela vient impacter les marées. Mais pourquoi ? La lune et le soleil attirent la mer comme un aimant. Quand la lune se retrouve dans le même alignement que le soleil, on dit que les deux astres vont additionner leurs forces d’attraction. La mer va alors monter et descendre davantage. Ce sont les grandes marées.

Le phénomène des marées en tête, Nathalie questionne les élèves au sujet des espèces marines qu’ils connaissent. Au fur et à mesure de leur réponse, elle note au tableau. Elle sépare les différentes espèces par famille, et le tableau en quelques minutes devient bien rempli.
Mais dehors, la mer se retire, il est temps de partir dans la grève le temps d’une pêche pour voir si nous pouvons observer les espèces citées en classe. Nathalie dispose les petits aquariums sur une grande pierre servant de table basse. Les enfants ont comme mission d’aller chercher des animaux avec les épuisettes et les sceaux et de les disposer dans les bacs correspondant à la bonne famille.

Après 1h30 à soulever les pierres, regarder sous les algues, plonger les mains dans les pools (nom donné aux flaques par les enfants de l’île de Sein), une halte s’impose pour faire un point sur les espèces pêchées. 6 familles sont représentées, crustacé, poisson, échinoderme, cnidaire, ver et pour les mollusques nous faisons la distinction entre les bivalves, les gastéropodes et les mollusques sans coquille apparente. Nathalie fait un tour d’horizon des espèces, nous les regardons avec attention, les photographions puis les relâchons rapidement pour ne pas les stresser plus longtemps.

De retour en classe, un nouvel exercice attend les élèves, à l’aide des photographies et de leurs souvenirs, ils doivent identifier les espèces qu’ils ont pu rencontrer sur le terrain. Pour ça pas de problème, il existe un super outil d’identification de la faune et de la flore des estrans bretons : Bernic&Clic. Cette application permet d’identifier grâce à des clefs de détermination simplifiées 130 espèces présentes sur nos estrans. Une photo est mise au centre de la table et à tour de rôle les élèves répondent aux questions telles que : “Est-ce que ce mollusque a une coquille en forme de spirale comme celle d’un escargot ?” ou “Est-ce que ce crustacé est fixé sur un support ?”.

Comme au début de la matinée, les enfants citent à Nathalie les espèces identifiées sur le terrain pour qu’elle puisse les inscrire au tableau. C’est une belle pêche, déclare-t-elle en prenant du recul dans la pièce. Maintenant, parmi les petites bêtes identifiées, ils doivent en sélectionner une et lui dresser son portrait : nom commun, nom scientifique, lieu d’observation, taille, description morphologique, anecdote, et création d’une charade. Pour s’aider, des livres sont mis à disposition ainsi que des portables avec Bernic&Clic. En plus d’être une aide à l’identification, cette application contient également des fiches avec de nombreuses informations: signalétique, identification, anecdotes, de quoi remplir les fiches d’identité plus aisément.

La journée se termine par un échange avec Victor. Depuis le Brésil il leur parle du poulpe observé au Cap Vert 6 mois auparavant, de son habitat, son alimentation, l’occasion donc d’aborder la notion de chaîne alimentaire et de réseau trophique. Puis notre explorateur leur explique qu’ici au Brésil, dans les mangroves on retrouve aussi des petits crabes rouges dont l’ibis rouge tire sa couleur en s’alimentant. Après 1h d’échange, il est temps de clôturer cette belle journée, les élèves saluent Victor le sourire aux lèvres.

Rédaction : Eva Texier, stagiaire en charge de la coordination des programmes scientifiques et pédagogiques de l’association Captain Darwin.