Renaturation en cours au lycée Auguste Brizeux à Quimper

Le mercredi 2 avril, dès 9h, les éco-délégués du lycée Brizeux à Quimper ont retroussé leurs manches pour une journée dédiée à la renaturation du parc de leur établissement. Une initiative animée par Julien Raynaud, coordinateur pédagogique chez Captain Darwin et organisée avec Hélène Vilbois Coïc, professeur de physique-chimie.

#Données
Etablissement : Lycée Auguste Brizeux
Objectif : Retour du rouge queue noir
Méthode : Pose de nichoir et plantation de haies
Projet : Renaturer le monde commence ici
Encadrement : Hélène Vilbois (Professeur de Physique Chimie) - Océane Gaboriau (Photographe
Captain Darwin, Julien Raynaud (Coordinateur pédagogique, Captain Darwin)

Cela fait maintenant plus de 4 mois que les éco-délégués ont commencé leur travail en vue de ce moment. Savoir lire un paysage, trouver un historique de la nature du lycée, en observer sa nature et étudier son écosystème leur ont permis d’aiguiser leurs connaissances des espèces. Jusqu’à se rendre compte d’une disparition. Le rougequeue noir, habituel habitant des lieux, n’a pas été entendu depuis deux ans. Et oui, on entend chanter le passereau dès le mois de mars, nous rapporte Laurent Mary, professeur de SVT et observateur permanent des lieux.

L’équipe projet a ensuite étudié quel pouvait être notre rôle afin de favoriser le retour de l’oiseau. Trouver une solution qui puisse être réalisée ici, dans l’établissement. Des techniques envisagées ont été retenues : aider à nicher et favoriser son habitat en amenant plus de nourriture. Le plan était simple : installer des nichoirs et replanter des haies.

Les nichoirs seraient l’habitat propices à leur retour. Une facilité d’accès à un nids ce qui rectifie un petit peu la disparition de leur habitats due aux renovation des habitations notamment et la réduction des zones de végétaux en friche. Et de l’autre, leur pouvoir de la nourriture dans des haies nourricières pleines de graines, fructifiant toute au long de l’année. 

Alors ils se sont occupés des nichoirs. Une découpe faite au fablab de Concarneau, le Konk Ar Lab, puis un assemblage réalisé en classe (avec design sur mesure) pour enfin, pouvoir les installer dans des endroits propices. Les élèves ont ensuite réalisé une sélection d’arbustes, en ayant un oeil sur ceux à favoriser dans une plantation bretonne. Toutes ces essences allaient constituer les haies, moyennes et basses avec comme but de parfaire le boisement du lycée. Ainsi framboisiers, noisetiers, groseilliers, aronia, murier, amélanchier, fusain… propices à la réapparition des rougequeues noirs, un des objectifs de cette mission.

Le jour J, une vingtaine d’éco-délégués sont prêts et prêtes, le soleil ajoute sa touche. Après des outils de jardinage et des techniques de plantation, chacun a pu mettre la main à la terre pour planter près de 60 plants. Une vingtaine de plants seront plantés d’ici les prochaines semaines.

Lors de cette journée, le groupe a pu réobserver les nichoirs qu’ils ont fabriqués, installés à des emplacements stratégiques autour du lycée. Pour le moment, aucun habitant n’y a élu domicile, mais ce n’est qu’un début. On laisse la nature se faire.

Ce geste symbolique est un premier pas vers un campus plus accueillant pour la faune locale – et une belle façon d’observer la nature autrement. Ce moment, nous a permis d’aborder des notions essentielles : l’importance des espaces verts pour la biodiversité, le rôle des arbustes nourriciers dans le maintien des écosystèmes, ou encore l’intérêt de favoriser des espèces locales adaptées au climat breton. Mais par-dessus tout, vivre le plaisir de s’occuper de son espace de vie, pour nous et pour les autres.

C’est lors de cette journée, les élèves étaient de passage devant le chantier de plantation, et nous avons pu capter quelques-un de leurs impressions, quelques fois lancées sur le vif :

« On est en train de pimper le lycée et on ne sera même pas là pour voir les arbustes à leur apogée… »,

« Peut-être que je ne verrai pas les plants grandir, mais je serai contente si mes enfants viennent dans cet établissement pour les voir. »

Cette journée n’aurait pas été possible sans l’énergie et l’enthousiasme des élèves, mais aussi grâce au soutien logistique d’Hélène Vilbois Coïc, professeur de physique-chimie et professeur relais qui a encadré tout au long de l’année les élèves dans leur organisation et l’administration de leur étude de la biodiversité.