Microscopique pêche, grande aventure !

Fév 28, 2024 | Pedagogie

À Rosporden, à Quimper, à Elliant et à Concarneau, on part à la pêche aux planctons 

Depuis janvier 2024, l’équipe Captain Darwin s’est rendu à l’école primaire des étangs de Rosporden, ainsi qu’à l’école Frédéric le Guyader, puis à l’école la Vallée du jet a Elliant, pour finir au collège des sables blancs à Concarneau dans le but de leur faire redécouvrir la biodiversité près d’eux. Leur point commun si ce n’est leur suivi du programme Captain Darwin, c’est d’avoir choisi d’étudier le plancton ! En tout, presque 90 élèves ont arpenté les abords de rivières, étangs et lacs en quête de cet organisme microscopique aux caractéristiques étonnantes !  Bien que ces quatre écoles évoluent dans des biotopes relativement différents, en ville ou proche de la mer, l’association Cap vers la Nature nous a accompagnés afin de relever le défi : pêcher du plancton.

 

À la pêche aux…
(Rosporden et Quimper)

L’objectif final ? Comparer le plancton observé en classe avec du plancton étudier par Victor, sur les côtes chiliennes.

D’abord il faut savoir ce que c’est du plancton ? « Plankton » en latin signifie « errer ». Le monde planctonique est constitué de milliards de milliards de créature animale et végétal se laissant porter par le courant. Car oui, le plancton dans une masse d’eau stagnante peu « nager » mais dès qu’il y a un tantinet de courant, il ne peut lutter et se laisser alors emporter : il erre. Il vit et colonisent (on appelle ça un bloom planctonique) les rivières, lacs, mer et océans. Certaines espèces se retrouvent uniquement en eau douce, d’autres uniquement en eau de mer, et parfois certaine se sont adaptés pour vivre dans les deux milieux comme les copépodes. Et fait étonnant, nous avons tendance à croire que ce qui est planctonique est inéluctablement microscopique, mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois le plancton n’est qu’un stade d’évolution dans la vie d’une espèce bien plus grosse que nous. Les méduses et certaines espèces de crustacés passent par un stade de plancton avant de posséder la taille que nous leur connaissons. Et attention, il faut aussi savoir dissocier zooplancton, qui représente les animaux planctoniques, du phytoplancton qui se trouve être la vie végétale planctonique. 

 

L’observation n’étais pas toujours facile ! 
(Rosporden et Elliant)

Pour chaque prélèvement, l’ensemble des élèves de la classe a eu l’occasion de pêcher. Il nous a fallu les filets aux mailles serrés prévus à cet effet pour capturer des échantillons sur chaque site. À Rosporden, l’observation s’est faite dans l’étang proche de l’école. À Quimper dans le Steïr, la rivière qui traverse la ville. À Elliant, la pêche s’est faite dans le Jet. Et à Concarneau, tous s’est déroulés à deux pas du collège dans la retenue d’eau du Zins. Une fois que chaque classe se retrouvait avec 4 à 6 litres d’eau filtrée en main, nous retournions en classe pour filtrer plus précisément une seconde fois nos échantillons. Une étape importante pour concentrer le plancton. Une fois cette étape réalisée avec dextérité, des prélèvements effectués à la pipette nous permettait de mettre la lumière du microscope sur la vie microscopique. Souvent, nous pouvions observer quelques spécimens à l’œil nu dans les bouteilles de verre avant cette étape. Mais une fois que c’était fait, l’ensemble de la classe pouvait apprécier la projection au tableau de chaque spécimen grouillant dans les gouttes d’eau sur les lames de microscope.

Une application maximale!
(Concarneau et Rosporden)

Les espèces les plus observées sont : la daphnie, les copépodes adultes et leur larve, et les rotifères. Nous avons aussi eu la chance d’observer diverses larves d’insectes, qui ne font pas partie de la classe des planctons : des larves de moustiques, mais la plus surprenante était surement celle d’éphémères. La plus grande concentration de plancton que nous ayons eu à observer s’est trouvée dans les échantillons du Zins !

Observation des daphnies, des rotifères et des copépodes.
(Concarneau)

Concrètement, il faut savoir que le plancton est la base alimentaire de tout le monde marin. 1000 grammes de phytoplancton nourrissent 100 grammes de zooplancton qui donne 10 grammes d’alevins (juvéniles) de poissons et crustacés qui permettent de produire 1 gramme de petits poissons, ce gramme donnant 0,1 gramme de thon. Donc il faut 10 tonnes de phytoplanctons pour nourrir 1 kilo de thon ! Ces microorganismes sont de très bon révélateur de l’état de santé du plan d’eau. LE phytoplancton n’est présent que dans les zones nommées « zone euphotique » c’est-à-dire la bande la plus proche de la surface où il accomplit sa photosynthèse. La photosynthèse est un processus qui permet aux organismes de créer eu même leur source d’énergie : ils absorbent des sels minéraux et du dioxyde carbone (O2) qui sont transformés en lipides et glucides grâce à la lumière du soleil, et ils rejettent de l’oxygène dans la colonne d’eau qui est ensuite transmis à l’atmosphère (CO2). Et c’est d’ailleurs le plancton qui nous fait respirer, il fournit plus de 2/3 de l’oxygène que l’on retrouve dans l’atmosphère !

Toutes ces observations vont être comparées à ce que Victor va prélever et étudier dans les eaux chiliennes. Il faut savoir que les forêts du Chili subissent actuellement de forts incendies qui impactent l’alimentation du zooplancton. Les forêts qui brulent créent des particules (de cendre) qui peuvent se déplacer sur de grandes distances dans l’air et sont chargées en fer et en azote. Plusieurs expériences ont démontré que ces deux composés dans les océans augmentent la production de phytoplancton, qui va ensuite nourrir le zooplancton, entrainant alors des blooms planctoniques important. De plus, nous sommes dans la période climatique El Niño et de ce fait les eaux gagnent quelques degrés ce qui va également impacter les populations de planctons de l’océan pacifique. Victor navigue actuellement le long de ces côtes pour rejoindre Valparaiso et observer ce phénomène !

 

Rédaction : Léa Canovas, service civique en pédagogie à l’environnement

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