Le Héron garde-boeufs en goguette

Fév 26, 2024 | Pedagogie

À Cadol, on cherche le Héron

Les CP, CE1 et CE2 de l’école de Cadol sont réunis pour partir en quête du Héron garde-bœuf. Le Héron garde-bœufs est une espèce quelque peu opportuniste qui a au fil du temps a su tirer profit de l’adoucissement des températures pour migrer toujours plus au Nord. C’est pour cela qu’on la retrouve en Bretagne, et que nous partons l’oobserver ! Audrey Marcais de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) se charge de nous guider dans cette aventure. L’après-midi promet d’être riche de nouvelles découvertes.

 Des jumelles bien en place

Un premier temps est pris pour comprendre comment s’utilisent les jumelles. Pas facile lorsqu’on n’en a jamais tenu en main. Mais la classe est dégourdie et tout le monde s’en sort plutôt bien. Nous entamons donc une marche, jumelles accrochées au cou, afin de débusquer des Hérons. Attention, il ne faut pas confondre le Héron et l’Aigrette garzette, sa proche cousine. Cette dernière a un bec noir alors que le Héron garde-bœufs a le bec jaune, et la couleur des pattes est différente : la première les a jaune alors que le Héron les a noires.

Héron ou intox ?

Un petit point historique est nécessaire pour comprendre la présence du Héron garde-bœufs en France. Il a connu l’une des plus rapides et importantes extensions naturelles de toutes les espèces d’oiseaux. Originellement présent au Sud de l’Espagne, au Portugal et en Afrique du Nord, il a migré en Amérique du Nord dans les années 1940 et s’est déployé en Europe du Nord dès les années 1960. En France, il a posé une première patte en Camargue puis est progressivement remonté plus au Nord pour qu’aujourd’hui on l’observe en Bretagne. Quelle ascension ! Il a même été vu en Norvège il y a quelques années. Alors qu’est-ce qui a permis à cette espèce d’étendre à ce point son territoire ? Et bien c’est en raison de la propagation de l’élévation de gros bétail à travers le monde. En effet, le Héron est appelé garde-bœufs pour une raison bien précise : il est toujours à côté des bœufs. Cette espèce de Héron entretient une relation de commensalisme avec le gros bétail. C’est une relation à sens unique : une espèce tire profit d’une autre espèce sans que cette dernière ne bénéficie de sa présence. Dans notre cas, le Héron profite des insectes et petits vertébrés qui sont remis à la surface par le broutage du bétail. Ils sont donc à côté du bétail et l’accompagnent pour se nourrir sans trop d’efforts, malin n’est-ce pas ? Et c’est parce que l’être humain a commencé à élever du bétail partout dans le monde que le Héron s’est autant dispersé.

On ferme les yeux et on écoute

Nous arpentons la compagne de Cadol, et une multitude d’oiseaux sont entendus, vus. Audrey propose à la classe un petit jeu : le roi du silence. Les yeux et les bouches closes, nous arrêtons le temps 2 minutes, pour écouter la vie qui nous entoure. Et à chaque chant d’oiseau entendu, les enfants comptent : 1… 2…. 3… . Ils sont nombreux cachés dans les arbres à nous faire la chorale ! Audrey nous indique qui nous entendons : Rouge-gorge, Mésange, Merle, peut être un Troglodythe mignon. Mais pas de Héron pour le moment.

 

Quelques indices de présence ?

Audrey nous rappelle l’importance des indices lorsque l’on est en sortie naturaliste ! Il faut rester attentif.ve à tout ce qui peut nous indiquer la présence de l’espèce que l’on cherche. Elle s’arrête un moment et nous montre des plumes éparpillées au sol. Surement les vestiges d’un festin ! Comment sait-elle que c’est un animal qui a mangé un oiseau et pas que ce dernier a fait une toilette de printemps ? Eh bien tout simplement par l’état du bout des plumes. Si elles sont cassées on pourra penser que l’oiseau s’est fait manger, alors que si elles sont intactes l’oiseau s’est débarrassé des plumes superflues ou est parti de sa belle mort.

De vrais naturalistes en herbe !

Nous continuons notre route dans des chemins boueux, en traversant parfois des mares bien trop grandes pour être enjambées. Les oreilles et les yeux grands ouverts, les enfants ont à cœur de mener leur mission à bien : trouver le Héron garde-bœufs. Certain.es prennent des attitudes de vrai.es naturalistes et se retrouvent au sol, jumelles aux yeux, à scruter méticuleusement l’horizon. Ces mouvements marquent les prémisses d’une carrière d’affût ! D’autres peinent à trouver le bon sens pour observer aux jumelles. Mais c’est avec joies que l’après-midi se déroule.

Utiliser ses jumelles comme des pro

Le Héron garde-bœufs n’a pas pointé le bout de son bec, au grand regret des élèves. Cependant une multitude d’autres espèces ont pu être observées. C’est finalement ça, le jeu du naturaliste. Partir en quête avec un objectif précis et en revenir comblé malgré une espèce non observée. Nous retournons en classe pour conclure ce moment et annoncer la prochaine étape : la visio avec Victor. Les enfants vont enfin rencontrer l’expédition et comparer le Héron à une espèce que Victor va étudier aux Galápagos, l’Iguane marin !

Rédaction : Sacha, Chargée d’animation et animatrice de communauté

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