Le Narcisse des Glénan disparu

Avr 12, 2023 | Pedagogie

Une journée sur l’Archipel des Glénan 

Nous sommes en ce 11 avril sur le port de Concarneau, en face du célèbre Santa Maria qui va nous amener sur l’Archipel des Glénan. Une expédition extraordinaire pour les élèves de CM2 de Lanriec, qui vont comme Victor, naviguer dans des eaux tumultueuses pour aller découvrir une plante fascinante : le Narcisse des Glénan. Nathalie d’Esprit Nat’ure nous accompagne pour nous faire découvrir l’Archipel. Elle a été Conservatrice de la Réserve Nationale pendant plusieurs années et connait les lieux et les personnes qui y travaillent comme sa poche ! 

Embarcation imminente à bord du Santa Maria !

Nous embarquons sur le Santa Maria, la houle est forte, le vent est de face. Après une heure de navigation, le groupe de Dauphins communs familiers de la Baie de Concarneau jaillissent de l’eau et accompagne quelques minutes le bateau. Les élèves sont impressionnés et tout excités de cette rencontre : « Wahhh regardez ! » « Ils sont là » « Oh ils ressortent ici !! ». Tout le monde s’appuie sur les balustrades et pointe du doigts ces mammifères marins exceptionnel. Les Dauphins ont réussi en un instant à faire oublier le mal de mer de chacun pour laisser place à l’émerveillement, et graver ce moment dans l’esprit de tou·tes.

Des doigts pointés vers le groupe de Dauphin commun qui nous accompagne

 

Nous arrivons sur l’Archipel. Nathalie propose une activité de découverte de la géographie de l’Archipel. À l’aide d’une carte, chacun doit réussir à situer les différents îlots qu’il a devant les yeux. Nous sommes sur l’île de Saint Nicolas, le regarde tourné vers le Nord et nous avons en face l’île de Drennec, de la Cigogne ainsi que l’île de Penfret à gauche. Nathalie demande « Et quelles sont les espèces que nous avons vu quand nous étions sur le bateau ? », les élèves répondent à tour de rôle « des Goélands argentés et bruns ! », « Des mouettes derrière le bateau », « On a vu des Fous aussi » une espèce qui fait de long trajet entre son nid et sa nourriture pour trouver de quoi alimenter ses petits. C’est un excellent chasseur, son crâne est même renforcé pour pouvoir plonger rapidement dans l’eau et attraper sa pitance. Nous avons également pu observer des Guillemots de Troïl ainsi que quelques Pingouins torda.

 

Le nouveau tombolo qui lie St Nicolas à Bannalec, ainsi qu’une carte de l’Archipel

Nous arrivons sur le chemin créé pour les visiteurs de l’Archipel, parce que oui il ne faut pas piétiner les plantes. Aux vues du nombre de visiteur qui débarquent chaque année, cette passerelle en bois est plus que bienvenue. Nathalie nous parle du Narcisse des Glénan. Plante endémique découverte au début du XIXème siècle, elle a failli disparaitre par un prélèvement trop important des collectionneurs et cueilleurs. Il est protégé par une réserve intégrale depuis 1974, ce qui a permis de faire augmenter le nombre de pieds fleuri de 1000 en 1980 à 280 000 en 2015 ! Belle prouesse. Une fauche annuelle a été mise en place pour éviter que les Griffes de sorcières ou que d’autres espèces envahissantes ne prennent le pas sur le Narcisse. Des enclos à Narcisse ont également été créé pour le protéger des visiteurs. Malheureusement cette année, en raison de la prolifération des lapins sur l’île, seul 5 plants ont survécu. Il ne faut pas pour autant s’inquiéter nous dit Nathalie, si la population de lapin est régulée, les Narcisses réapparaitront l’an prochain. En effet, les bulbes mettent 3 à 4 ans à donner des plantes à fleurs. Il y a donc une réserve sous terre qui présage une floraison l’année prochaine !

Des oreilles attentives aux explications de Nathalie et les traces du coupable, le lapin

Nous continuons notre tour de l’île de Saint Nicolas. Prochaine activité : s’allonger dans le sable et l’herbe, pour s’imaginer être une plante. Objectif ? Comprendre l’ensemble des facteurs abiotiques qui ont une influence sur la croissance des plantes de l’Archipel. Après quelques minutes passées les yeux fermées et les mains au sol, un temps de restitution est proposé. Alors qu’est-ce qui influence la végétation sur l’Archipel ? « Le sel de mer », « le vent ! », « l’eau de mer ». Oui, de bonnes réponses. Les plantes qui survivent sur l’Archipel se ont adopté des stratégies pour s’adapter à ces conditions plus rudes que sur le continent. Nathalie nous montre un exemple en versant de l’eau sur une mousse roussie et desséchée par le soleil. Elle reprend des couleurs vertes quelques secondes après avoir reçue de l’eau et semble même revenir à la vie. Nathalie nous pointe également une Cynoglosse des dunes qui est en fleur. Appelée aussi Bourrache des dunes, elle est endémique d’un milieu c’est à dire qu’elle pousse uniquement dans du sable sur le littoral. Elle est également endémique de la France, on la trouve seulement sur le littoral franco-atlantique. 

Moment de calme pour ressentir son environnement, s’imaginer en plante, et une Cynoglosse des dunes

D’autres activités sont proposées par Nathalie : le jeu du Goémonier – trouver comment est utilisé le Goémon par les habitants de l’île -, le jeu du Lilliputien – observer les plantes au sol et se mettre dans la peau d’un tout petit être -, l’énigme de la provenance du sable blanc des Glénan – pour comprendre que le maërl en s’érodant, donne du sable… Les élèves sont attentifs, curieux et ravi d’être sur l’Archipel malgré un vent qui forcit d’heure en heure. Nous montons sur le bateau en milieu d’après-midi pour retourner à Concarneau. Les esprits sont pleins de nouvelles connaissances sur les Glénan, et surtout, les élèves sont heureux d’avoir pu prendre le large et aller découvrir une espèce de leur environnement proche ! Nous nous quittons sur le port, avec comme prochain rendez-vous, la visio avec Victor !

Le jeu du Goémonier fait des ravis – en quête de restes de maërl

Rédaction : Sacha, service civique en charge de la coordination du programme pédagogiques de l’association Captain Darwin.

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