Cap sur le poulpe ! À la découverte de l’estran

Fév 2, 2023 | Pedagogie

De l’estran en veux tu en voilà ! 

C’est sous un soleil éclatant et un froid glacial que les CE2 et CM1 de l’école de Nevez sont accueillis ce 23 janvier au Marinarium de Concarneau. Au programme, une présentation du poulpe aux côté de Sébastien Cadiou, une visite du Marinarium ainsi qu’une sortie sur l’estran pour observer les espèces qui l’habitent et comprendre les liens prédateurs proies qui s’y jouent.

Sébastien offre une présentation du poulpe très complète : de la famille à laquelle il appartient à son mode de camouflage en passant par son alimentation, rien n’est caché aux élèves. Sébastien les questionne à plusieurs reprises. « D’après vous, qu’est-ce qui caractérise le poulpe et pourquoi appartient-il à l’embranchement des mollusques ? ». Des mains se lèvent « c’est parce qu’il a pas d’os qu’on dit que c’est un mollusque ». Oui mais généralement quand on classe des espèces on les relie par ce qu’elles ont en commun et non par ce qu’elles n’ont pas, nous dit-il. Donc ce qui relie les mollusques est leur corps mou ainsi que l’absence de vertèbres : on parle d’animaux invertébrés. On y classe les escargots, les huîtres, les couteaux ou encore les seiches. Les élèves apprennent également qu’il y a deux types de mollusques : ceux avec une coquille et ceux qui n’en ont pas. Les oreilles sont attentives et les bras continuent de se lever à chaque nouvelle question. Sébastien en vient à présenter les liens prédateurs proies qui régissent l’environnement du poulpe, ce qui permet à chacun de se rendre compte des multiples interactions qu’il peut y avoir dans un même milieu. Le poulpe est de plus en plus présent en Bretagne car d’après notre spécialiste, il y a moins de Congres pour le prédater. Ainsi il prolifère et, étant lui-même un prédateur vorace, s’accapare les homards, les coquilles st jacques et autres bivalves qui habitent l’océan.

 

 

Les mains se lèvent pour tenter de répondre aux questions de Sébastien, avec en prime une jolie vue sur la Baie de Concarneau

C’est ensuite le moment de visiter le Marinarium et de plonger dans les eaux bretonnes. Nous descendons en petits groupes observer les différentes espèces qui sont retenues au sein des aquariums. Une flopée de poissons et d’algues s’offrent à nous. Dans le premier aquarium nos yeux s’écarquillent devant un syngnathe. Son nez en trompette est impressionnant ! Il lui sert à aspirer sa nourriture, en grande majorité du plancton mais également de petits alevins, ces larves de poisson toutes juste écloses. Il y a même un hippocampe. Il se tient droit, altier et nous observe depuis ses eaux. Nous observons ensuite des anémones de mer. Attention, nous dit François, lorsque l’on touche une anémone avec ses doigts par exemple, ses tentacules s’accrochent et sont pourvues de cellules urticantes. Il ne faut donc surtout pas se toucher les yeux sinon ça brûle, ça pique et c’est désagréable… Dans les autres aquariums, les enfants sont ébahis devant des homards, des ormeaux, une plie dont la face aplatie et la bouche en biais nous fait bien rire, de grosses araignées de mer ainsi que des spirographes.

Des visages ébahis par ce que renferment les aquariums

 

On passe ensuite au moment tant attendu : la sortie sur le terrain ! Des petits groupes sont constitués avec les parents d’élèves ainsi que les naturalistes qui nous accompagnent. Nathalie Delliou est de la partie, Sébastien ainsi que Baptiste le Bourg sont là également. Ils nous permettent de mieux nommer les espèces que l’on rencontre mais également de mieux les comprendre et les connaitre. La consigne est toujours la même lorsque l’on sort sur l’estran : on peut observer, prendre dans sa main pour voir de plus près l’espèce trouvée, on peut même s’aider de sceaux et de filets de pêches pour ne pas trop perturber les crabes et qu’ils ne s’échappent pas par un tour de passe-passe. Mais attention, on est dans l’obligation de remettre les spécimens dans la nature et l’on doit replacer les pierres que l’on soulève méticuleusement. Les consignes entendues, place maintenant à l’observation. Chaque pierre nous révèle les trésors cachés de l’estran. On y observe des étoiles de mer glaciaire, commune, des crabes divers et variés tels que le crabe vert ou le crabe de pierre, des anémones vertes, fraises, des éponges encroûtantes, de nombreuses ophiures ou encore des patelles. Tant d’espèces que l’on n’a pas l’habitude de rencontrer alors même qu’elles se situent à porter de main. François indique à un petit groupe un crabe vert. Il le tient dans la main et nous explique : « le mâle se distingue de la femelle en retournant les crabes sur le dos et en observant l’abdomen. La femelle a un abdomen large et arrondi pour accueillir ses petits tandis que le mâle à un abdomen triangulaire et étroit ». Une des élèves prend le crabe dans sa main, le retourne et regarde attentivement l’individu : « C’est un mâle celui-ci ! ». Gagné, l’abdomen est bien triangulaire et étroit, félicitation pour cette première observation naturaliste ! La consigne a bien été entendue, les élèves prennent leur rôle d’explorateur respectueux de la nature très à cœur et relâchent les spécimens qu’ils ont trouvés.

La pêche a été bonne ! Un crabe, un macropode et un nérophis peut être ?

Nous sommes accompagnés de Léo Marrec, un jeune naturaliste qui vient prendre quelques clichés de cette belle nature et de cette sortie. Il nous rapporte des photos superbes et inattendues, notamment celle d’un Macropode dit à long rostre. Sa silhouette grêle le rend fragile à nos yeux, d’autant plus qu’il a été trouvé sous une pierre. Nous le replaçons délicatement en faisant attention à ne pas l’écraser. C’est un organisme qui aime à se trouver dans les herbiers de posidonies, se sont des plantes à fleurs des mers faite de longues feuilles vertes rubanées larges d’un centimètre et dont la longueur peut atteindre 100 mètres. Et d’ailleurs, ca tombe bien, Francois nous montre qu’effectivement, il y a un herbier qui est découvert par la marée juste à côté de notre zone d’observation. Les herbiers sont appelés « le poumon de la Méditerranée ». Très sensible à la pollution, leur présence est un bon marqueur de la qualité de l’eau d’un environnement. Se sont des zones de nurseries pour les poissons juvéniles et ils permettent également de contrer l’érosion du littoral grâce à leur rhizomes (genre de racines) qui maintiennent le sable. Cependant, en Méditerranée comme sur la côte Atlantique, les herbiers sont de moins en moins denses ou présents. En cause: la pollution des eaux et l’arrachage par les ancres.. Léo a également pu prendre en photo de ce qui semble être un Goéland argenté en pleine alimentation. Il tient dans son bec une étoile de mer, peut-être une commune ? L’alimentation du Goéland est vraiment diversifiée, il n’est pas compliqué et mange autant des poissons, des crustacés que des vers de terre ou des ordures.

Un macropode en déplacement ainsi qu’un Goéland marin qui s’alimente

Nous nous rejoignons pour une dernière photo de groupe et nous disons au revoir. La prochaine étape pour les élèves : mettre en forme leur création artistique à savoir une vidéo en stop motion qui parle du poulpe et de ses relations avec les autres habitants de l’estran. Nous avons hâte de voir cette prochaine œuvre !

Des visages heureux des découvertes de la matinée !

Rédaction : Sacha, service civique en charge de la coordination du programme pédagogiques de l’association Captain Darwin.

SOUTENIR

Suivez mes aventures
en vidéo, avec un nouvel
épisode toutes les 2 semaines.
Vous pouvez participer
financièrement au projet en donnant
quelques euros chaque mois.
N’hésitez pas à me contacter
par mail si vous avez
des questions !

SOUTENIR

Suivez mes aventures
en vidéo, avec un nouvel
épisode toutes les 2 semaines.
Vous pouvez participer
financièrement au projet en donnant
quelques euros chaque mois.
N’hésitez pas à me contacter
par mail si vous avez
des questions !