Voyage au cœur des ruches et des fourmilières

Juin 22, 2022 | Pedagogie

13 Mai, la classe de CE1/CE2 de la Vallée du Jet d’Elliant et les 6ème du collège des Sables Blancs de Concarneau se rendent au Faouët dans le Morbihan pour découvrir la vie et le mode de fonctionnement des abeilles, des fourmis et des phasmes. Cette sortie se déroule au “Musée de l’Abeille Vivante et la Cité des Fourmis”, accompagnée par Corinne et Gilles Kervot, les propriétaires.
Les classes vont alterner les visites au cours de la journée, pendant que l’une d’elles en apprend plus au sujet des abeilles, la seconde va découvrir les surprenantes capacités des fourmis et des phasmes. Ces trois espèces ont toutes un point commun, ce sont des insectes, et il existe plus d’un million d’espèces d’insectes partout sur la planète. Corinne nous explique que dans la nature les abeilles se trouvent sous forme d’essaims dans des souches d’arbres ou sur des arbres. Mais de fortes pluies et tempêtes peuvent décrocher les nids et entraîner la perte des petits.
Généralement dans une ruche, la reine se trouve en plein milieu, au chaud et dépose les œufs dans les alvéoles. Une reine = une ruche = une famille. Mais si la reine vient à mourir, les abeilles peuvent partir dans une ruche voisine. D’ailleurs précise Corinne, chaque ruche a une adresse, la reine diffuse des odeurs puis les abeilles peuvent retrouver le chemin grâce à un GPS intégré et au soleil.
Pour l’apiculture les abeilles sont mises dans des ruches, celles-ci sont composées d’un corps de ruche, de cadres en bois, de feuilles de cire puis les abeilles construisent les alvéoles. Il y a un toit pour finir les ruches et pour les abriter des intempéries. Il est donc possible de sortir chaque cadre sans casser les autres. Lorsque le corps de la ruche est plein, l’apiculteur ajoute un étage, une hausse, avec un cadre plus petit. Ces greniers récupèrent le surplus de miel que les abeilles fabriquent.
Dans le musée, Corinne nous montre une boîte en verre, les enfants peuvent ainsi bien les observer et les voir construire les rayons de cires naturellement composés d’alvéoles. Elles ne sont pas prisonnières puisqu’un tuyau permet aux abeilles d’aller et venir entre l’extérieur et l’intérieur de la ruche.
Au niveau de la morphologie, les abeilles sont des insectes à 6 pattes dont le corps est divisé en 3 parties : la tête, le thorax et l’abdomen. Les deux antennes qui se trouvent sur la tête sont extrêmement importantes, ne serait-ce que pour sentir les odeurs. Elles sont munies d’une longue trompe pour boire le nectar (eau sucrée) dans les fleurs puis elles le transportent dans une poche à l’intérieur de l’abdomen: le jabot.
Il est maintenant temps de décrire les différents types d’abeilles que l’on peut trouver dans la ruche ainsi que leur rôle. Nous avons premièrement, la reine, qui va pondre 2000 œufs par jour et qui peut vivre de 3 à 5 ans. Cette reine, dont l’abdomen est 2 fois plus long que les autres abeilles, mange de la gelée royale très riche, c’est son unique repas. Mais comment une abeille devient une reine ? Elle se développe dans un petit sac et c’est la nourriture qui va lui être donnée dès les premiers jours de conception : la gelée royale, qui va faire d’elle une reine.
Ensuite il y a les ouvrières qui ne vivent que 45 jours, car elles travaillent tout le temps. En effet, le travail des ouvrières ne s’arrête jamais, chaque abeille qui naît sait ce qu’elle à faire. Par exemple, dès qu’elles naissent, elles nettoient les cellules et chauffent le couvain en bougeant les ailes, car les muscles produisent de la chaleur. Elles viennent ensuite nourrir les larves puis elles produisent la cire, bâtissent les rayons, transportent la nourriture, à l’intérieur de la ruche. Elles peuvent aussi garder l’entrée pour ne pas se faire voler par les abeilles voisines et les souris ou encore nettoyer la ruche, en mettant les cadavres dehors.
Enfin, les faux bourdons, les abeilles mâles sont uniquement là au sein de la ruche pour féconder la reine.
Vous êtes-vous déjà posés la question de comment était créé le miel ? Corinne continue la visite en nous expliquant le long processus de création du miel. Tout d’abord l’abeille doit passer sur 1000 fleurs pour remplir la poche située dans son abdomen, une fois ingérée, une réaction enzymatique à lieu. Par la suite, elle retourne à la ruche, donne le nectar à d’autres abeilles qui le mâchent (ce qui permet entre autres de baisser l’humidité), les abeilles stockent ensuite le nectar dans une alvéole. Enfin, les abeilles ventilent les alvéoles en battant les ailes pour évacuer l’humidité. 17 %, c’est le taux d’humidité que doivent faire les cellules pour faire du bon miel, elles finissent en bouchant les alvéoles sous un opercule de cire pour les protéger. Dans nos régions, ce sont essentiellement les fleurs de ronce, de trèfle, de châtaigne et une multitude de fleurs sauvages qui sont utilisées pour faire le miel.
Nous passons dans une autre salle, cette fois les enfants ont une mission: trouver la reine et regarder les larves. Pour ça facile, les apiculteurs mettent un point de couleur sur le thorax de la reine pour connaître rapidement son âge et ça permet également de la repérer rapidement. Dans cette salle 5 cadres sont posés entre des vitres en verre toujours reliées vers l’extérieur. Les élèves peuvent donc s’amuser à chercher la reine, mais également à poser les mains contre les parois de la ruche pour voir la chaleur qui s’y dégage. Cette chaleur qui, souvenez-vous, provient des adultes qui battent des ailes pour tenir les bébés au chaud.
Mais pourquoi les abeilles sont si utiles sur terre ? Corinne aborde désormais le rôle très important que jouent les abeilles. En passant de fleur en fleur, elles vont permettre la fécondation de ces dernières. Les fleurs qui ont besoin des abeilles pour être fécondées donnent une goutte de nectar en récompense, les abeilles se retrouvent couvertes de pollen lorsqu’elles récupèrent ce précieux cadeau et quand elles rentrent dans la fleur à côté elle la féconde.
Mais les abeilles sont en danger… l’une des raisons : les pesticides. Victime des produits mis sur les cultures pour le traitement dans les champs. Parmi les familles de substances insecticides, on note les néonicotinoïdes qui, il y a encore quelques années, étaient utilisés pour enrober les semences donc directement sur la graine. Le produit s’est donc diffusé dans la terre, à savoir que cette substance contamine le sol entre 5 et 10 ans. Maintenant, quand les agriculteurs mettent des fleurs, elles vont pomper dans la terre cette substance. Lorsque les abeilles butinent le nectar de ces fleurs, elles vont automatiquement ingurgiter la substance dangereuse contenue dedans. Cela diminue l’espérance de vie des abeilles et entraîne une perte d’orientation et une perturbation de leur navigation, elles ne retrouvent plus le chemin de leur ruche.
Nous en savons maintenant plus sur les abeilles, ils nous tardent désormais de comprendre le fonctionnement des fourmis. Pendant un temps de pause, les enfants se déplacent au sein du jardin du musée, un élément attire leur attention, une fourmi géante entourée d’une petite forêt de bambou pour représenter l’herbe. Les élèves peuvent prendre place sur cette fourmi et se rendre compte le temps de quelques secondes à quel point la vie est impressionnante.
Il est temps de reprendre la visite avec Gilles, qui nous accompagne. Pour commencer, les fourmis sont des cousines des abeilles, il y a très longtemps, c’était le même insecte, puis des millions d’années plus tard en évoluant, elles se sont différenciées.
Chez les fourmis, le principe général est le même que chez les abeilles, il y a une reine qui pond tous les œufs, les ouvrières (les femelles) ne pondent pas, car elles ont trop de travail, notamment nourrir la reine, les petits ou encore défendre le nid. Les reines ont une nourriture beaucoup plus riche et c’est en fonction de cela qu’elles deviennent reines. Une reine peut vivre jusqu’à 20 ans, une ouvrière entre 2 et 6 ans.
Au niveau de la morphologie, les antennes sont des organes sensoriels qui se trouvent sur la tête, elles servent pour l’odorat, pour le toucher et le goût. Toujours sur la tête, les mandibules servent pour l’alimentation, car elles coupent comme des ciseaux pour attraper les insectes, mais elles servent aussi pour déplacer les larves ou pour le transport de nourriture. Les fourmis possèdent de nombreuses glandes partout sur le corps qui servent notamment à la communication, en effet, les fourmis communiquent en sécrétant des phéromones (comme du parfum). Au sein d’une même famille elles ont le même parfum c’est pour cela que lorsqu’elles se croisent, elles se sentent pour se reconnaître.
Les fourmis se nourrissent de sucre qu’elles vont trouver dans les arbres, les fruits, le nectar, mais surtout avec les pucerons, insectes verts ou noirs qui piquent les plantes et absorbent le jus sucré. Les pucerons vont donner du sucre aux fourmis en échange de leur protection. Mais quand l’élevage de pucerons devient trop conséquent, les fourmis les mangent. Les fourmis sont donc éleveuses, et des agricultrices, car elles ont aussi inventé le compost. Dans une fourmilière, les fourmis sont très organisées et très propres, il y a un cimetière et une déchèterie. Les fourmis mortes sont amenées en dehors du nid. Enfin, les fourmis, contrairement aux abeilles, ne font pas de stock de nourriture pour l’hiver, elles vont descendre sous terre, s’endormir et se réveiller au printemps.
Pour finir cette journée, un dernier point sur une espèce un peu spéciale : les phasmes dotés de grandes antennes pour sentir, les phasmes sont les rois du camouflage, ils ne bougent pratiquement pas pendant la journée. Chez cet animal, il n’y a pas de stade larvaire, les femelles ont un plantoir pour planter les œufs dans la terre puis quand ils naissent les bébés ressemblent à de petits adultes. Ils vont effectuer au cours de leur vie une succession de mues en se remplissant d’air. Concernant leur régime alimentaire, ils ne mangent que des feuilles, mais la nourriture est différente en fonction des espèces.
Rédaction : Eva Texier, stagiaire en charge de la coordination des programmes scientifiques et pédagogiques de l’association Captain Darwin.

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