Le retour des hirondelles
Organisé en petits groupes, c’est une demie journée bien remplie qui entend les élèves, pendant qu’un groupe se trouve à Raguénez pour observer et étudier l’hirondelle de rivage avec Nathalie Delliou d’esprit Nat’ure, un autre groupe se trouve dans une grange pour étudier l’hirondelle rustique avec Jean-Jacques Beley, bénévole à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Nathalie et ses bénévoles sont présents sur la cale de Raguénez, le premier groupe arrive, l’explication peut commencer. L’hirondelle de rivage est la plus petite hirondelle que nous avons chez nous, elle a une queue courte. Nous pouvons la trouver là où il y a de l’eau, pas seulement au bord de la mer, insiste Nathalie, on peut également la trouver proche des rivières au niveau des berges.
Pour qu’elle puisse nicher sur le littoral, la présence de falaises ou des dunes est indispensable. Mais pas n’importe quelle falaise, Nathalie nous montre une falaise, et nous explique qu’en bas la pierre est trop dure, l’hirondelle de rivage aime quand il y a du sable, car elle peut y creuser des galeries. Sur cette même falaise lorsque nous regardons en haut, nous voyons une bande de sable plus propice à l’installation. Les hirondelles de rivage apprécient la compagnie, elles ont donc besoin d’un endroit plutôt grand et donc d’une falaise plutôt large. Maintenant que nous savons où elles aiment vivre, on peut s’avancer un peu plus sur la plage pour essayer de les voir ! Ni une ni deux, les élèves prennent la direction des falaises.
Début juillet elles s’installent et au mois d’août elles voyagent toutes ensemble pour repartir en Afrique ce sont les premières hirondelles à partir. Elles vont devoir faire un grand voyage, à travers la France, l’Espagne, la Méditerranée, puis franchir le grand désert du Sahara. Elles n’arrivent pas toutes au bout de leur voyage, elles essayent donc de nicher deux fois par an pour multiplier les chances de survie des petits pendant la migration. Lorsqu’elles reviennent, elles essayent de retrouver leurs anciennes maisons, parfois elles refont les trous existants ou alors elles doivent tout refaire si par exemple il y a eu érosion de la falaise.
Pour la fin de première partie dédiée à l’hirondelle de rivage, Nathalie, demande aux élèves de dessiner l’espèce et son habitat afin d’ancrer en mémoire les détails et caractéristiques vus auparavant.
A quoi ressemblent ces hirondelles ? Jean-Jacques le rappelle, elles ont une grande queue, deux grands filets surtout chez le mâle, une gorge rouge, le dessus bleu foncé et le dessous blanc. Concernant la migration, ce sont les hirondelles rustiques qui vont arriver les premières fin mars. Le père arrive sur le site avant la mère, il retrouve l’endroit où ils ont niché l’année précédente et vérifie si la zone est toujours favorable. S’il ne retrouve pas le nid, il va en reconstruire un en 2 à 3 semaines, en collant 1000 boules de terre glaise. Il gardera la même femelle sauf si celle-ci meurt pendant le voyage. Il faut savoir que les hirondelles peuvent revenir pendant 5 à 10 ans sur le même site, précise Jean-Jacques.
Pour attirer une femelle, il y a plusieurs choses indispensables qui doivent plaire à la femelle: le site de nidification et le mâle (beau chant et grands filets). Une fois le couple formé, les femelles attendent que tous les œufs soient pondus pour couver. Comme les hirondelles de rivage, les rustiques vont faire deux nichées. Pour nourrir les petits, les parents s’alternent et font des voyages toutes les deux minutes, ils partent à la recherche d’insectes, de moustiques, de moucherons…
Petite anecdote : les petits font leurs besoins dans des sacs et les parents les récupèrent pour les jeter en dehors du nid pour ne pas le salir. Une fois plumés, les petits se retournent et font comme les parents, en dehors des nids.