L’école du Centre-Ville à la recherche de l’écureuil roux

La classe de CE1/CE2 d’Émilie Jaffrézic, de l’école du centre-ville de Concarneau a choisi il y a maintenant quelque temps l’espèce qui fera l’objet de la sortie naturaliste du jour, il s’agit de l’écureuil roux. Afin de repérer les sites de fréquentation de cette espèce sur le territoire concarnois, les élèves ont lancé un appel à la population paru dans le Ouest-France et le télégramme au début du mois d’avril. Les réponses ont donc permis d’identifier le site de la sortie: le bois du Porzou.

26 avril 2022, Nathalie Delliou d’Esprit Nat’ure est toujours au rendez-vous, avant de partir sur les traces des écureuils, il faut d’abord introduire quelques éléments pour mieux comprendre sa morphologie, son comportement, son alimentation puis également les menaces qui pèsent sur cette espèce.

C’est parti pour le visionnage d’une courte vidéo d’introduction à l’espèce. A la fin de la vidéo, Nathalie questionne les enfants, “qu’est-ce que ça mange un écureuil ?”, les enfants se mettent à citer de nombreux aliments. On récapitule, les écureuils sont friands de noisettes et plus généralement de fruits à coque, mais aussi de champignons, de châtaignes, de petits fruits et surtout des cônes de pins ou d’épicéas. Et maintenant, “Quels éléments permettent de bien reconnaître un écureuil roux ?” , les élèves ont beaucoup d’idées. Nathalie reprend les éléments identifiés puis nous explique que c’est un mammifère avec des poils roux, parfois brun ou noir et qu’il possède des pattes avec de grandes griffes qui vont lui servir pour la nourriture et pour bien s’accrocher dans les arbres ( en effet, il a la capacité de descendre la tête en bas). Il a également des dents bien marquées et sur la tête des petites oreilles qui, au printemps, ont souvent l’extrémité rappelant la forme d’une flamme. L’écureuil est également doté d’une grande queue faisant la même taille que son corps (entre 20 et 30 cm en fonction de l’animal), celle-ci lui sert pour s’équilibrer et pour se réchauffer lorsqu’il dort en s’enroulant comme dans une écharpe.

Mais si on ne le voit pas, comment savoir s’il est présent dans notre jardin, dans le parc à côté de la maison ou dans le bois où nous allons nous rendre ? L’écureuil, comme la plupart des espèces, laisse des indices de son passage, il est donc possible de trouver des traces de pattes, de griffes, des restes de nourriture ou des nids… Et oui, bien souvent on pense à tort que l’écureuil vit dans les trous situés dans les troncs, mais en réalité, il va plutôt se faire un grand nid dans lequel il va mettre bas. Un écureuil va avoir 1 à 2 petits dans l’année. Mais attention, la vie est très dure pour l’écureuil, sur 100 nouveau-nés il n’y a que 10 à 12 qui peuvent avoir un an, tous les autres vont mourir par prédation. La durée de vie de l’écureuil est d’environ 7 ans, ajoute Nathalie. Revenons sur la construction du nid, ce dernier lui servira pour passer l’hiver, il est constitué de grands morceaux de branchages avec plein de feuilles fixées les unes aux autres.

Saviez-vous que l’écureuil n’hiberne pas, mais hiverne ? La grande différence c’est que lors de l’hivernation, l’animal va alterner entre une phase de sommeil et une phase dédiée à la recherche de nourriture. En automne, l’écureuil roux va faire des réserves pour profiter plus longtemps de l’abondance en nourriture. Il va cacher ses trouvailles dans les troncs ou enterrer les graines dans le sol, parfois il les oublie et finalement il finit par semer des forêts.

En parlant de forêts, il est maintenant temps de prendre la direction du bois du Porzou. A l’arrivée, avant de partir prospecter, les enfants prennent connaissance des causes de disparition de l’écureuil roux, cette espèce protégée dont les populations sont actuellement en déclin. Dans la liste des menaces, figure l’écureuil gris, porteur d’une maladie mortelle pour le roux. Ce dernier détourne à son profit les ressources alimentaires, mais il n’est pour l’instant présent que dans quelques parcs de grandes villes et dans le nord de la France, précise Nathalie. L’Homme est forcément très impliqué dans la disparition des écureuils puisque les constructions perturbent et diminuent considérablement ses déplacements entre les arbres. Il souffre donc de la fragmentation de son habitat, et notamment de son exposition contrainte au trafic routier.
Aussi, les écureuils ont quelques prédateurs, parmi eux on retrouve au sol, les renards, les chiens et les chats et dans les arbres, la martre-des-pins et les rapaces.

Place maintenant à l’activité, Nathalie donne les consignes, l’idée est de s’éparpiller par petits groupes dans le bois, de ramasser le maximum d’indices qui seront ensuite identifiés. Un petit rappel des indices et c’est parti !
– Pommes de pin rongées
– Fruits à coque cassés
– Traces de griffes sur l’écorce des arbres
– Fèces
– Nids dans les arbres

Les élèves sont motivés, ils cherchent, farfouillent et regardent d’un œil attentif les indices de présence. Le petit groupe dans la zone proche de la piscine dégote de nombreuses pommes de pin grignotées, quelle chance ! Dans certaines zones il est plus difficile d’en trouver, car elles sont présentent en moins grandes quantités. Au bout d’une heure, une belle quantité d’indices a été ramassée, il est maintenant temps de déposer toutes les trouvailles et de se munir des fiches d’identification.

Pour reconnaître facilement une pomme de pin rongée par un écureuil, il suffit de constater la présence très nette des écailles. Le mulot c’est l’inverse, précise Nathalie, il laisse un trognon bien propre sur lequel il ne reste aucune écaille. Concernant les fruits à coque, l’écureuil coupe bien nettement la coquille en deux alors que le mulot y laissera une trace ronde sans la casser. Les enfants se concertent, puis se rendent compte qu’il y a énormément de cônes de pin grignoté par les écureuils, les Concarnois ayant répondu à l’enquête avaient vu juste !

Et si nous tendions maintenant les yeux vers la cime des arbres pour observer la présence de nid, nous semblons en distinguer un ou deux dans le bois, mais par manque de visibilité nous ne pouvons pas affirmer cette trouvaille.

Nous n’avons pas vu d’écureuil, mais pas de panique Nathalie à plus d’un tour dans son sac. Connaissez-vous le land art ? Cela consiste à utiliser ce qu’offre la nature pour créer une œuvre artistique dans ce même lieu naturel. Les enfants ont pour mission de réaliser un bel écureuil, l’idée est de remobiliser les souvenirs sur la morphologie de cette espèce. Ils crapahutent d’un bout à l’autre de la forêt pour trouver : bouts de bois, brindilles, pommes et épines de pin qui viendront agrémenter leurs œuvres.

Les CE1/CE2 d’Émilie Jaffrézic sont de véritables artistes. Le premier écureuil en partant de la gauche est très imposant, le petit groupe a vu les choses en grand, car il mesure quasiment 2 mètres, de quoi en impressionner plus d’un ! Le second groupe a réalisé un écureuil très original puisqu’il s’agit d’une œuvre en 3 dimensions. Une pomme de pin pour faire la tête, des branches et des feuilles pour le corps puis de belles épines de pin en guise de queue. Tandis que les deux derniers ont comme un air de famille. Si nous cherchons les ressemblances, on retrouve la même position, la même queue faite d’épines mortes pour donner la couleur rousse à l’animal et puis pour finir ces deux petits écureuils mangent des pommes de pin, quels gourmands !