Brizeux sur la piste des hérissons… et des chauves-souris

Avr 7, 2022 | Pedagogie

31 Mars 2022, aujourd’hui nous partons à Quimper. Rendez-vous au lycée Auguste Brizeux où nous attend la classe de 4ème section européenne du collège Brizeux. Let´s talk about the hedgehog. 

Après une recontextualisation rapide du voyage du Beagle et une présentation du projet Captain Darwin, il est maintenant temps de parler du hérisson. Mais pourquoi cette espèce ? Dans le lycée, un jardin partagé est né en mai 2019 en marge des manifestations sur le climat, ce jardin est devenu un lieu privilégié pour quelques hérissons depuis sa création. En outre, c’est l’occasion d’introduire les élèves à la notion de “fragmentation des habitats” qui constitue l’une des principales causes d’extinction des espèces dans le monde.

C’est parti pour une présentation du hérisson ! En classe nous abordons : sa morphologie, ses 5 sens, son cycle de vie et les problématiques qui le touchent. Les élèves apprennent que le hérisson est en moyenne couvert de 6000 piquants composés de kératine (comme nos ongles), que son sens le plus développé est l’odorat et qu’il est capable de localiser une proie enfouie à 3 cm sous la surface du sol. Son ouïe lui permet également de chasser puisqu’il perçoit les ultrasons des insectes dont il se nourrit. Mais la vie du hérisson n’est pas de tout repos, de nombreuses menaces d’origine humaine pèsent sur lui. 

Une question est posée au 4ème : “avez-vous une idée des dangers et problèmes qui ponctuent la vie du hérisson ?”, une réponse revient : “les voitures”, en effet la plupart du temps lorsque nous les apercevons, ils sont morts sur le bord de la route. Parmi les autres causes de mortalité on retrouve la pollution chimique, mais surtout la fragmentation des milieux, la destruction des habitats et des ressources alimentaires.
Rentrons un peu dans les détails pour mieux comprendre les causes de la disparition du hérisson. Les haies sont indispensables pour lui, elles lui offrent un abri et la matière première pour les nids. De plus, comme les lisières et les bandes enherbées, elles constituent une voie de circulation idéale, mais le développement de l’agriculture intensive entraîne une disparition de ces axes de déplacements et
la destruction d’habitat va de pair avec cette pratique. En revanche, à notre échelle, nous pouvons agir en faveur de cette espèce et mettre en place des petits aménagements. En effet, le hérisson est maintenant plus présent dans les zones urbaines et péri-urbaines que dans les zones rurales. C’est pourquoi il est important d’aborder avec les élèves de Brizeux quelques bonnes pratiques s’ils ont des hérissons dans leur jardin ou bien dans le parc proche de la maison…

Certains gestes peuvent être simples : 

  • Créer des passages pour garder des zones de circulation entre les jardins
  • Fabriquer un abri 
  • Mettre de l’eau à disposition
  • Enlever les objets pouvant être dangereux (bouts de verre et de grillage, boîtes de conserve, pots en plastique…) 
  • Laisser des tas de feuilles, de branches et des zones d’herbes

Les élèves dans le potager du lycée observant les zones favorables aux hérissons (haies, zones d’herbes, compost, tas de feuilles…)

En ayant maintenant en tête les problématiques que rencontrent les hérissons, nous allons maintenant pouvoir partir sur leurs traces. Étant un animal nocturne, nous allons nous intéresser aux indices présents dans le jardin, pour cela les élèves reçoivent une petite carte pour reconnaître les empreintes et les crottes de ce dernier, témoignant ainsi de ses activités et donc de sa présence. Nous voilà maintenant dans le potager. Première mission pour les élèves : faire un tour du jardin et lister les zones et milieux favorables aux hérissons. “Les haies, les bandes d’herbe, le compost”  sont cités. Maintenant l’objectif est d’identifier les problématiques que peuvent rencontrer les hérissons dans ce même espace. “Grillages, bouts de plastiques, polystyrène” malheureusement, le hérisson peut se blesser ou rester coincé s’il tente de passer au travers d’un grillage, et peut rester la tête coincée dans un déchet.

Savez-vous quels sont les prédateurs des hérissons ? Pas facile comme question, mais les élèves finissent par trouver qu’il s’agit du hibou (grand-duc) et du blaireau, les renards et les chiens eux, peuvent surtout manger les juvéniles. Mais de quoi se nourrit le hérisson ? Un dernier tour du jardin est effectué pour trouver les proies de cette espèce. Nous ne trouvons pas beaucoup d’aliments, à part un champignon, une coquille d’escargot et des larves dans le compost. Mais le hérisson est plus fort que nous, ses repas se composent d’insectes, de vers de terre, de larves, de limaces ou d’escargots, mais aussi de fruits ou de champignons…

Le compost regorgeant de proies et les élèves identifiant un indice avec Julien
Maintenant, savez-vous pourquoi ils sont considérés comme les amis des jardiniers ? “il mange les limaces” et oui il y a de l’idée ! Au même titre que la coccinelle, le hérisson est un auxiliaire de culture puisqu’il va manger les limaces, les chenilles, les larves qui s’attaquent aux plantations.

Nous avons finalement pu repérer lors de la prospection du jardin des crottes de hérisson. Hélène Villebois-Coïc, professeure relais, proposera la construction et la mise en place d’un tunnel à hérisson lors d’une prochaine séance dans le cadre de la mission hérisson : un programme de sciences participatives lancé par la LPO en 2020 à l’occasion de l’année du Hérisson d’Europe. Cette action permettra d’aider les scientifiques et d’observer des empreintes de hérisson mais peut-être aussi de chats, de fouines ou de belettes qui sait ?

Carte d’identification des traces de hérisson
Laurent Mary, professeur de SVT et référent du projet de potager, arrive sur les lieux. Nous allons maintenant parler avec lui d’une autre espèce qui à élu domicile dans le lycée, il s’agit de la chauve-souris grand rhinolophe. Direction les caves du lycée, un lieu qui depuis 2019 est devenu un refuge pour les chauves-souris (suite à la signature d’une convention avec le Groupe Mammalogique Breton) puisqu’il accueille une colonie de cette espèce protégée. Nous nous introduisons dans les combles du lycée, lampe torche en main. Un petit groupe suit Laurent Mary avec discrétion et une question en tête: “Vont-elles être là ?” Le suspens est à son comble… quelques minutes plus tard, ils reviennent sans avoir vu les petits mammifères volants, mais ils ont pu comme pour le hérisson, voir où se cache cette espèce et les traces qu’elles laissent derrière elles. Ils reviendront peut-être les voir s’ils continuent en seconde au lycée Brizeux dans 2 ans.
Découverte du refuge des chauves-souris et analyse de présence par Laurent Mary
Retour en classe, la déception de ne pas les avoir vus est vite remplacée par un sentiment d’émerveillement en découvrant les photos de Laurent Mary. Cette chauve-souris est la plus grande qu’on puisse voir en Bretagne, elle peut faire jusqu’à 40 cm d’envergure, explique Laurent. Elle a un nez qui ressemble à un fer à cheval, il lui sert à émettre des ondes sonores qui, après avoir heurté un obstacle ou une proie, reviennent vers l’animal et lui offrent une image en 3D. Cette technique d’écholocation lui permet de se repérer dans l’espace et de chasser. Malheureusement, comme le hérisson, le grand rhinolophe est menacé par la fragmentation des habitats, la destruction de ses gîtes de repos ou encore par les collisions routières.

La fin de la journée approche, cette classe de 4ème doit regagner son établissement, mais ils pourront bientôt échanger avec Victor par visio et lui raconter cette sortie en détail.

Rédaction : Eva Texier, stagiaire en charge de la coordination des programmes scientifiques et pédagogiques de l’association Captain Darwin.

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