Porzou mène l’enquête, crustacés interpellés !
Lundi 21 mars 2022, c’est au tour des 5 ème du collège du Porzou de se mettre en mode naturaliste pour une sortie en compagnie de Nathalie Delliou d’Esprit Nat’ure. Au programme: Découverte de la biologie des crustacés avec un zoom sur le crabe puis sortie sur l’estran pour une séance de pêche à pied.
Les crustacés font partie du phylum (classification biologique) des arthropodes du grec arthron « articulation » et podos « pied ». Il existe beaucoup de crustacés, explique Nathalie, parmi eux on y trouve les crevettes, les homards ou encore les balanes, des animaux qui vivent fixés et que l’on rencontre en grand nombre sur nos estrans rocheux. Évidemment le crabe est aussi cité dans la liste. Abordons maintenant les caractéristiques morphologiques de ce dernier : Antennes et antennules qui assurent des fonctions sensorielles importantes, plus encore que les yeux. Les quatre paires de pattes pour se déplacer, une paire de pinces pour se nourrir et se défendre. Un céphalothorax liant la tête au thorax ou encore l’abdomen, situé sur la face ventrale. «Sauriez-vous reconnaître le crabe femelle ?», les mains se lèvent, les élèves indiquent sur la présentation projetée au tableau, l’image d’un crabe avec un abdomen arrondi. Effectivement, mais pourquoi est-il différent du mâle ? «Pour accueillir les œufs». Décidément les élèves du Porzou ont réponse à tout.
Le crabe est passionnant, nous pourrions en parler des heures, mais il est maintenant temps de poser aux élèves une dernière question concernant la diversité des espèces: «Quels crabes connaissez-vous ?» Les réponses fusent ! «Tourteau, crabe vert, étrille, araignée de mer, crabe petit pois». Nous avons qu’une hâte, c’est d’aller les observer en vrai. Mais avant de partir, un petit rappel des bonnes pratiques de pêche à pied s’impose. Et ce matin, la plus importante pour nos petits naturalistes : ne pas oublier de remettre en place les rochers dans leur position initiale. En effet, Nathalie le souligne : «Une pierre retournée et non remise en place mettra environ 3 ans pour retrouver sa biodiversité».
Allez hop ! On enfile nos bottes ! Direction la plage du Porzou située à deux pas du collège !
Coeff 99, quelle aubaine, la mer va bien se retirer aujourd’hui pour nous laisser un grand terrain de jeu : l’estran (zone de balancement des marées). Les consignes sont les suivantes : venir déposer les crustacés dans des boîtes transparentes remplies d’eau de mer. «Si vous avez deux spécimens de la même espèce, relâchez par exemple celui qui a perdu une patte, il a besoin de beaucoup d’énergie pour la faire repousser, pas besoin de lui ajouter du stress» confie Nathalie.
Ni une ni deux, les enfants partent pendant 45 minutes sur les traces des crustacés. Munis d’épuisettes et de seaux, ils soulèvent les rochers, observent attentivement dans les flaques et même sous les algues (sans oublier de remettre en place tous ces habitats). Mais la diversité des espèces est telle sur cet estran qu’il serait dommage de ne pas aborder les autres phylums… Pas de problème, les boîtes accueilleront désormais: échinodermes, poissons et mollusques.
Après cette jolie pêche, il est maintenant temps d’observer les différentes espèces et d’en apprendre plus à leur sujet. Saviez-vous par exemple qu’après s’être déplacées pour trouver de la nourriture, les patelles reviennent exactement au même endroit grâce à une substance chimique qu’elles laissent sur leur chemin ? Que pour se nourrir, les étoiles de mer sortent leur estomac par la bouche et digèrent partiellement leurs proies à l’extérieur de leur corps ? Ou encore que chez le nérophis lombric (un cousin de l’hippocampe) c’est la femelle qui courtise le mâle et c’est ce dernier qui porte les œufs ?
Le monde du vivant est plein de surprises ! Mais quid des crustacés, l’objet premier de notre sortie naturaliste de la matinée. La pêche a été bonne, les crabes cités en classe sont presque tous au rendez-vous, l’occasion d’ expliquer aux élèves des anecdotes sur chacun d’eux. Par exemple, l’étrille est capable, grâce à sa dernière paire de pattes plates, de nager sur de courtes distances. Le crabe porcellane, lui, lorsqu’il se sent en danger, il se sépare d’un membre d’où l’origine de son nom. Le tourteau, pour sa part, est capable de migrer en quelques mois d’une centaine de kilomètres. Quant au crabe vert, c’est un redoutable envahisseur ailleurs dans le monde où il cause de sérieux dommages aux pêcheries de coquillages.
Rédaction : Eva Texier, stagiaire en charge de la coordination des programmes scientifiques et pédagogiques de l’association Captain Darwin.