Le poulpe comparé – Discussion en visio entre Kerandon et l’expédition

Mar 17, 2022 | Pedagogie

Vendredi 4 mars, les élèves de l’école primaire de Kerandon s’apprêtent à échanger avec Victor par visio le temps d’une heure ! Les élèves sont en place, les groupes sont formés, nous sommes désormais prêts à appeler Victor, va-t-il répondre ? Après quelques instants d’attente, nous sommes désormais connectés, en direct du Brésil.

« – Bonjour les enfants, quelle heure est-il chez vous ?

– 15h30 !

– Et bien moi, je suis dans le port d’Ilhéus et il est 11h30. »

Victor nous informe qu’il est en ce moment au Brésil pour documenter les paresseux en compagnie de Gaston Giné, un scientifique spécialiste des paresseux et des porcs-épics. Il est même monté dans les arbres à leur côté.

Mais l’objectif d’aujourd’hui étant de parler du poulpe, il est maintenant temps pour les élèves de raconter à Victor leur sortie au marinarium de Concarneau. Un petit groupe s’avance devant la caméra et commence à raconter: «Nous avons observé deux poulpes dans des aquariums, nous les avons ensuite relâchés, mais nous avons aussi pu voir d’autres espèces et regarder une vidéo d’un poulpe qui mange des gens». Philippe, leur professeur, ajoute une précision : «Effectivement, nous avons eu une projection de mythes liés au poulpe».

Les élèves de Kerandon observant les espèces marines lors de leur sortie au Marinarium
Un autre groupe prend ensuite la parole et se lance dans une description très précise du Cap-Vert : localisation, surface, nombre d’habitants… ils sont incollables, surtout après avoir eu la chance de débuter il y a quelques semaines un jumelage avec l’école des Alizés au Cap-Vert. Y’a -t-il des différences ou des similarités entre ce territoire et le nôtre ? Une voix s’élève dans la classe: «Le climat est différent», effectivement, cet archipel bénéficie d’un climat tropical saharien.

Mais est-il possible de citer une similitude ? Victor prend alors la parole et explique que l’espèce de poulpe retrouvée dans les eaux bretonnes est la même que celle se trouvant au Cap-Vert, il s’agit d’Octopus vulgaris.

Comparaison entre le poulpe Breton et le poulpe du Cap-Vert

Quid de leur habitat ? Les élèves se rappellent que le poulpe vit dans les milieux rocheux, et parfois dans les algues. Ont-ils la même maison au Cap-Vert ? Les réponses sont mitigées. Victor, demande alors si les Bretons et les Cap-Verdiens vivent dans des maisons qui se ressemblent, avec une cuisine, une salle de bain, une chambre. Les réponses sont désormais positives. Et bien pour le poulpe, c’est pareil, il affectionne les amas rocheux qui lui offrent de nombreuses cavités pour se cacher.

Mais finalement la question que tout le monde se pose : que faisait Victor en octobre 2021 ? Le 30 octobre dernier, il arrivait avec son équipage au Cap-Vert et accueillait à son bord un scientifique de Lisbonne qui étudie les céphalopodes. «Notre mission était d’évaluer comment la population de poulpe a changé au cours des 2 derniers siècles et d’essayer de mieux comprendre l’espèce». Il était aussi question de mettre en place le test du miroir. Victor explique alors : «Vous savez quand on se regarde dans le miroir, nous avons conscience qu’il s’agit de notre reflet. Mais est-ce que le poulpe a conscience de lui-même ?»

Pour répondre à cette question, un miroir a été installé au fond de l’eau puis une gopro a filmé le comportement d’un poulpe pendant 1 heure et demie, face au miroir. Une vidéo est diffusée dans la classe, nous voyons alors le miroir au fond de l’eau, des poissons qui passent et un poulpe face à cet objet jusqu’alors jamais rencontré dans son habitat.

Test du miroir réalisé par Victor au Cap-Vert

Après quelques secondes de visionnage, nous observons un poulpe méfiant qui adopte une posture agressive, en effet, sa couleur de peau change et son attitude s’apparente à celle qui pourrait avoir envers un adversaire. D’un bond, il se lance sur le miroir et l’attaque. Par la suite, le poulpe semble s’adapter. A-t-il compris qu’il s’agissait finalement de son reflet ? Les poissons quant à eux ne changent pas de comportement au cours de l’expérience.

Les enfants reprennent ensuite la parole pour nous rappeler quelques spécificités du poulpe concernant sa morphologie (taille, poids, 8 tentacules, 3 cœurs, 9 cerveaux…) et décrivent ses différentes techniques de camouflage et de défense.

Une dernière question est posée à l’ensemble de la classe : «Pensez- vous qu’il soit rare de voir des poulpes en Bretagne ? ». Les élèves pensent pour la majeure partie que ce n’est pas commun de croiser des poulpes. Néanmoins, en Bretagne depuis l’année dernière, il y a une véritable invasion. Les pêcheurs sont bien embêtés par ce phénomène, mais pourquoi ? L’occasion d’aborder le régime alimentaire des poulpes. Un dernier groupe prend la parole : «le poulpe mange des crustacés et des mollusques». Effectivement, et c’est pour cela que les pêcheurs retrouvent des poulpes dans les casiers qu’ils ont initialement posés pour pêcher des homards par exemple. Au Cap-Vert, il y en a moins qu’en Bretagne car il y a une plus grande pression des prédateurs, explique Victor.

1 heure s’est écoulée, Il est maintenant temps de dire au revoir à Victor et de lui souhaiter bon vent !

L’échange terminé, les élèves saluent Victor

 

 

Rédaction : Eva Texier, stagiaire en charge de la coordination des programmes scientifiques et pédagogiques de l’association Captain Darwin.

Je suis étudiante en master 2 Expertise et Gestion de l’Environnement Littoral à l’IUEM. En 2021, J’ai fait la connaissance de l’équipe Captain Darwin au début de mon stage de master 1 grâce à Nathalie Delliou d’ Esprit Nat’ure.  J’ai ensuite eu l’occasion d’embarquer pour une semaine à leurs côtés dans le cadre du “Tour des îles du Ponant”, pour animer l’atelier biologie auprès des élèves insulaires. L’aventure continue en 2022, puisqu’en mars j’ai rejoint l’association pour un stage d’une durée de 6 mois en tant que coordinatrice des programmes scientifiques et pédagogiques de l’expédition.

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