Rosporden en mode ornithologue, en quête du héron garde bœuf !

Fév 17, 2022 | Pedagogie

Jeudi 27 janvier – Les élèves de l’école des étangs de Rosporden ne le savaient pas encore, mais en cette froide matinée d’hiver, c’est un réel exercice d’observation qui les attendait. Après avoir laissé quelques affaires dans la classe, ils montèrent dans le bus qui les emmenait vers les étangs de Trévignon à Trégunc. Dans le bus on commençait à lever le nez, on regardait dehors, si les oiseaux ou les animaux montraient le bout de leur museau. Et oui le bus est haut, alors on a commencé à s’entrainer. Quelques minutes avant la descente, on se focalise, on va observer les oiseaux, il va falloir être discrète, il va falloir être discret pour avoir la chance de les voir. Mode ornithologue activé.
– Casi-activé car les CE1 ont de l’énergie à revendre –
Mais Nathalie Delliou d’Esprit Nat’ure, notre guide Naturaliste du jour sait y faire. Elle connait les lieux par cœur et les enfants aussi. Une réunion d’équipe. Avant de partir sur terrain, on prend les informations. On se remémore les caractéristiques morphologiques de l’échassier, un corps blanc, une tête blanche, un long bec jaune et de longues pattes grises. Son habitat, la nuit en dortoir protégé des prédateurs nocturnes, en journée dans les champs et pour la nidification dans les arbres. Les rappels biologiques faits, nous voici à la présentation du matériel. Aujourd’hui Nathalie nous a dégotté des jumelles mais surtout 3 longues-vues utilisées par les ornithologues. De quoi s’introduire par le regard et la pensée dans la vie de ces animaux de l’étang.
Alors c’est partis maintenant nous pouvons y aller. En marche direction le poste d’observation ! A travers la végétation dunaire, les 26 élèves progressent rapidement, mais pour le moment pas de héron… A vrai dire, entre la butte à gauche et les roseaux à droite pas facile de voir quelques choses.
« Stop, on y est, indique Nathalie, le poste d’observation est situé en haut de cette butte ». Arrivés en haut nous nous retournèrent et l’étang entier s’offrait à nous. Sous le soleil, le spectacle fût apprécié ! Passé la surprise de la découverte, nous installons les lunettes. Il s’agirait un peu d’observer ce qui se cache là.
Tiens là-bas, un échassier. On le reconnait bien avec ses longues pattes qui élèvent son corps hors de l’eau. Mais ce n’est pas un héron garde bœuf, sa robe n’est pas la bonne. Heureusement dans le kit de l’ornithologue, nous avions à notre disposition des fascicules rappelant les différentes caractéristiques des oiseaux. « Hum, Robe grise, bec jaune, tête blanche et sourcil noir ». Voici le héron cendré, un des plus gros échassiers résidant ici. Il est de la même famille que le héron garde-bœuf. A côté de lui, nagent également les cols verts, femelles et mâles, et flottent également quelques mouettes. Mais pas de héron garde bœuf… Même un jeune chevreuil fera lui aussi son apparition de l’autre côté, mais impossible de mettre la main sur les hérons garde bœuf… Où sont-ils ?

C’est un peu déçus que faisons machine arrière, apriori le métier d’ornithologue nous réserve des surprises… Nous apprenons ce matin que pour observer les oiseaux il va falloir apprendre à les connaitre mais aussi à les chercher ! Ça tombe bien, parce que Nathalie elle les connait très bien. On les a loupé dans leur lieu de repos nocturne alors allons les voir dans leur lieu d’activité diurne, dans les champs de vaches.
Et oui ! Ils ne portent pas leur nom pour rien. Nos hérons du jour collaborent avec les bovins en se nourrissant essentiellement des parasites, tiques, mouches et autres insectes rodant autour d’eux.

Le bus nous amène donc devant un champ de vaches évidemment. Et le décor a changé, on a laissé nos roseaux beiges pour une herbe verte et grasse avec de hauts chênes bordant les champs et les vaches qui broutent paisiblement. Nathalie en profite pour préciser quelques éléments importants. Si aujourd’hui le héron garde-bœuf est présent en Bretagne l’hiver c’est en lien avec le réchauffement climatique. Et oui à l’instar de l’hirondelle, c’est un migrateur. Il passe habituellement l’hiver en zone chaude, mais depuis quelques temps certains individus ont élu domiciles ici à l’année. Ils ne migrent plus finalement.
La tache blanche au milieu du champ vert, c’est bien lui ? A travers les lunettes, ça ne fait plus de doute. Il a toutes les caractéristiques. Notre héron garde bœuf enfin. Il déambule tranquillement au milieu des herbes hautes qui donnent lieu à jeu de cache-cache. Un bruit ! Et les hérons s’envolent. On a appris quelque chose j’ai l’impression. Il nous faudra être plus discret la prochaine fois si nous voulons continuer à les observer.
Une belle sortie ensoleillée qui a eu le mérite d’importer l’existence dans nos champs du héron garde bœuf dans l’esprit de nos jeunes naturalistes. Sur la route du retour, nous avons d’ailleurs repérés 4 champs avec la présence des hérons garde-bœufs. Il semblerait bien qu’ils soient partout autour de nous, quand on sait où les observer.
Avec toutes ces connaissances, les élèves de l’école de Rosporden sont maintenant prêts pour la visioconférence comparative. Victor au bout du fil depuis le Brésil leur fera échos de la biologie d’un autre échassier. L’ibis rouge du Brésil qui lui aussi vit dans les zones humides, dans les mangroves ou marais côtiers de l’autre côté de l’atlantique sur les côtes brésiliennes.
Merci à Nathalie Delliou d’Esprit Nat’ure et à ses bénévoles qui nous soutiennent depuis le début dans la structuration des sorties naturalistes comparatives avec sa connaissance globale du terrain et de l’éducation à l’environnement. Et merci à Maia Koutchevski pour sa confiance dans le programme Captain Darwin.

A bientôt Rosporden !

Rédaction : Julien Raynaud est coordinateur pédagogique de l’association Captain Darwin. Il organise notamment toutes les sorties naturalistes pour les écoles primaires, les collèges et les maisons des jeunes en Bretagne et en Occitanie.

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