Cécile nous raconte son escale à Tarrafal

Fév 4, 2022 | Words of the crew

La baie est paisible, elle accueille une quinzaine de bateaux de pêche au mouillage, 2 ou 3 bateaux de plaisance et une vingtaine de barques colorées sur la plage qui rajoutent une touche de gaité dans ce paysage déjà idyllique. Les Alizés, ces vents bien connus des marins, qui soufflent en permanence entre 10 et 25 nœuds, ne nous laissent pas de répit. Un hymne à prendre le large. Ici, la « pétole » ne semble pas exister.

Pourtant, on ne va pas se mentir, dans ce petit coin de paradis, la vie est entièrement rythmée par le travail de fond du projet. Et il n’en manque pas ! Réveil tôt et c’est parti, les ordinateurs chauffent. On n’est plus que 2 sur le bateau, côte à côte sur la banquette, on enchaîne jusqu’au soir : planning de la prochaine escale, contact avec les ambassades, organisation des programmes de coopération avec les réseaux français à l’étranger… Avec quelques pauses baignades dans une eau translucide à 25°, grand luxe ! Et quel plaisir de prévoir la suite ! Je suis d’ores et déjà emballée par le programme du Brésil et impatiente de rencontrer les intervenants des futurs documentaires. Un puits de connaissances à portée de main, ou plutôt de voilier.

Je grappille une demi-journée de liberté pour partir à la découverte de Tarrafal. Parce que ce que j’aime par-dessus tout dans un voyage, c’est les rencontres et sentir le pouls d’un endroit. Cette petite ville abrite des maisons en parpaings qui s’imbriquent les unes dans les autres, souvent inachevées. Mais au milieu de ces édifices ternes, certaines sont peintes de couleurs vives et la ville est jonchée de peintures murales, tel un sourire sur un visage marqué par la vie.

Les rues sont animées. On se sent à la maison. Les gens nous saluent comme si on faisait partie du paysage. Et un mot qui revient comme une rengaine : « FISH » qui signifie, un peu comme un fourre-tout, « tout va bien, c’est génial » en créole.

Les sourires des inconnus croisés ? FISH
La douceur de la vie ? FISH
Le bar sur la plage de sable blanc ? FISH
Les impros de rap ou de reggae ? FISH

Un après-midi en déambulant dans les rues, je tombe sur un musée. Piquée par la curiosité, je passe la porte et me retrouve dans une suite de cours intérieures recouvertes de peintures murales. La première est aménagée en salle de projection. Plusieurs personnes s’activent. Tous préparent l’inauguration de la prochaine exposition. J’y rencontre Mathilde, une Française installée ici depuis quelques années qui est en train de créer une école de musique.  Puis je découvre Solange, une guinéenne, libre et volontaire qui gère le lieu. Passionnée par tous les arts, elle souhaite faire de ce lieu un centre culturel pour la ville et espère un jour bénéficier de financements publics. Sans avoir le temps de m’en rendre compte, je me retrouve avec un pinceau à la main  en train de peindre un escabeau, qui exposera aux yeux de tous une œuvre.  Les rires ponctuent le travail et celui-ci est propice aux conversations personnelles. Solange me parle de son fils, victime de multiples allergies, refusé à l’école. Les produits qu’il peut manger sont rares. Les tests infaisables au Cap-Vert. Mais elle se bat, avance et dessine un joli futur. Il n’y a pas à chipoter, on est veinards en France.

Domingo l’artiste qui expose actuellement a le sourire ancré dans les yeux. Il met ses lunettes d’aviateur et sculpte, sculpte… Il donne vie au bois, aux pierres et aux coquillages. Il nous crée même un  poulpe en coquillage spécial pour l’expédition, en souvenir du travail réalisé ici.

« La richesse réside dans l’esprit. Beaucoup de gens ont de l’argent, mais ne savent pas être heureux. »

Il attrape sa guitare et nous joue des chansons typiques de son pays, soulignant sa richesse et sa beauté. La musique embellit la vie, et son sourire la subjugue. Le bonheur est contagieux et tient à peu de choses. FISH !
Cécile Malavaud est second sur le navire Captain Darwin et coordinatrice des réseaux français à l’international pour l’association. Elle a rejoint le projet en bénévole en juin 2021.

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Suivez mes aventures en vidéo, avec un nouvel épisode toutes les 2 semaines.
Vous pouvez participer financièrement au projet en donnant quelques euros chaque mois.
N’hésitez pas à me contacter par mail si vous avez des questions !

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